Il est aussi facile de quantifier des données économiques que complexe de mesurer le bien-être et la satisfaction. Or, le produit intérieur brut (PIB) ne suffit pas pour décrire la manière dont vivent les gens dans un pays. C'est tout l'objet d'une analyse menée en parallèle par le Conseil économique et social (CES) de Monaco, présidé par André Garino, et l'Imsee (Institut monégasque de la statistique et des études économiques).
«En 2013, nous avons entamé une réflexion sur les différents types d'indicateurs - autres que les traditionnels type PIB - qui peuvent exister et qui permettent d'obtenir une vision plus précise du bien-être, savoir comment vivent les personnes résidant à Monaco», indique Gérard Blanchy, président de la section logement, consommation et cadre de vie du CES.
Des pistes pour les gouvernements
L'Imsee s'est engagé dans une démarche similaire. «Nous sommes chargés de produire des statistiques pour la communauté nationale, explique son directeur Lionel Galfré. Dans ce cadre, nous suivons ce qu'il se passe dans la communauté statisticienne. Le PIB était considéré il y a quelques années comme l'indicateur phare. Mais il n'est pas assez significatif d'un certain nombre de choses. L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques, NDLR) a produit un "better life index"(indicateur du vivre mieux, NDLR). Sauf qu'il n'était pas applicable à nos particularismes. Or, le CES du Luxembourg a mené une réflexion dense sur des indicateurs alternatifs.»
Luxembourgeois et Monégasques ont ainsi décidé de se rencontrer pour échanger leurs expériences.
«Depuis 2009, notre gouvernement a officiellement donné mission au CES et au Conseil supérieur pour un développement durable de travailler sur cette thématique avec la Statec(Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg, Nldr), détaille Serge Allegrezza, directeur du Statec et du CES du Luxembourg. Nous allons produire des conclusions cette année. Nous nous sommes basés sur différentes informations telles que le revenu, l'emploi, la santé mais aussi le bien-être ressenti.»
Mais pourquoi donc chercher à mesurer le bonheur ? Parce que cela donne des indications aux gouvernements sur d'éventuelles mesures à mettre en œuvre. Le bien-être dans la communauté a des conséquences sur le sentiment de protection et donne donc des indications sur la manière dont peut, par exemple, être ressentie la délinquance. Autant de clés pour améliorer le cadre de vie dans son ensemble et, par ricochet, l'économie et la consommation.
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