Les services d'incendie et de secours coûtent-ils trop cher ?

La sécurité des Azuréens n'a sans doute pas de prix, mais elle a un coût.

Article réservé aux abonnés
Publié le 23/02/2016 à 05:13, mis à jour le 23/02/2016 à 05:13
Thierry Suire

La sécurité des Azuréens n'a sans doute pas de prix, mais elle a un coût. Celui des 75 casernes disséminées à travers tout le département, qui abritent près de 1 200 engins, allant de la grande échelle aux ambulances en passant par des vedettes maritimes. Celui, aussi, des 1 300 sapeurs-pompiers professionnels et des quelque 3 000 volontaires toujours prêts à intervenir, sans oublier plus de 450 personnels administratifs.

Le coût du service d'incendie et de secours des Alpes-Maritimes est indéniable. En 2015 il flirtait avec les 160 millions d'euros. Ce qui en fait le SDIS le plus cher de France. Le coût par habitant est, dans les Alpes-Maritimes, de 122 euros contre une moyenne nationale d'environ 80 euros. Pire, le budget du SDIS 06 ne cesse d'enfler. Il a augmenté de plus de 85 % entre 2001 et 2015.

Du coup l'État avait vu rouge en 2014 lorsque le conseil d'administration du SDIS, présidé par Eric Ciotti, avait décidé de réduire de 10 % le temps de travail des sapeurs-pompiers conformément à une injonction européenne. Le préfet Adolphe Colrat trouvant cet accord social bien trop avantageux avait saisi la justice administrative qui s'est donc ralliée à l'avis du représentant de l'État. D'où le coup de colère des sapeurs-pompiers azuréens hier. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'ils sont attaqués sur leur temps de travail.

Dès 2009, la mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale s'était penchée sur le coût des services d'incendie et de secours. Et le verdict de cette commission parlementaire présidée par le député varois, Georges Ginesta, était sans appel : « trop cher ! ».

Les rapporteurs soulignaient notamment que « la filière sapeur-pompier bénéficie de conditions de rémunération qui sont loin d'être désavantageuses ». Que c'était en outre celle qui « recrutait le plus ».

La mission d'évaluation et de contrôle préconisait de « maîtriser les dépenses » pour qu'elles ne deviennent pas « insoutenables » pour les collectivités. Les rapporteurs envisageaient notamment de trouver d'autres sources de financements. En captant par exemple une partie du prix des péages puisque les sapeurs-pompiers interviennent sur les autoroutes qui sont concédées à des sociétés privées. Le rapport parlementaire ouvrait également la voie à une possible « fiscalisation » en ajoutant une taxe aux impôts locaux pour financer les SDIS.

Le signal d'alerte n'a manifestement pas été entendu puisque les dépenses de fonctionnement du SDIS évaluées à 131,5 M€ en 2009 par la chambre régionale des comptes ont continué de progresser. Un choix qu'assume le principal financeur du SDIS 06, à savoir le conseil départemental... Mais pas forcément toutes les collectivités locales. La ville de Cannes avait elle-même saisi la juridiction administrative trouvant la note trop salée.

Mais, c'était avant les inondations d'octobre dernier. Car le service d'incendie et de secours des Alpes-Maritimes est l'un des plus cher de France mais c'est aussi celui qui réalise le plus d'interventions (près de 120 000 par an) dans une région particulièrement exposée aux risques. A commencer par le risque incendie. Depuis la montée en puissance du SDIS dans les années 2000, le nombre d'hectares brûlés chaque année est ainsi passé de plus de 2000 à quelques dizaines ou centaines. Quant au nombre de vies sauvées il est évidemment bien plus difficile à chiffrer que le coût des sapeurs-pompiers.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.