Albert II de Monaco a enfilé sa casquette et ses chaussures de montagne toute la journée de mercredi pour assister à l’envol du premier poussin gypaète réintroduit et visiter ensuite le parc Alpha
Prendre l'air et de la hauteur. C'est ce qu'a fait le prince Albert II de Monaco ce mercredi, en passant sa journée dans le haut pays. Casquette sur la tête et chaussures de montagne aux pieds, le souverain monégasque s'est rendu sur deux sites où nature sauvage et sauvegarde des espèces font bon ménage.
C'est d'abord aux alentours de la commune de Saint-Étienne-de-Tinée, que la journée a commencé avec la visite au poussin gypaète barbu, né en mars dernier.
Aunos est le premier gypaéton à naître naturellement suite à la réintroduction de son espèce dans les Alpes, un programme qui a débuté en 1986. Et le souverain a été particulièrement attentif à cette grande première puisque c'est grâce à sa fondation (Fondation Prince Albert II) et à son étroit partenariat avec le parc du Mercantour, que les parents, Rocca et Girasol, avaient pu être lâchés, respectivement en 2007 et 2008.
Un poussin de 2,80 m d'envergure
Le prince a longuement observé à la lunette le petit dans son nid.
"Il est très actif et bouge dans tous les sens. Aunos fait déjà 2,80 m d'envergure et même s'il ne nous a pas gratifié de son premier envol, ce n'est qu'une question de jours, voir d'heures. Il se met vraiment au bord du nid et ouvre largement ses ailes" nous a confié un membre de la Fondation Prince Albert II, présent sur site. Un site gardé secret volontairement afin de protéger la tranquillité des volatiles.
Un moment émouvant et un objectif atteint donc pour tous ceux qui ont contribué à la réintégration du gypaète barbu, espèce qui avait disparu dès le début du XXe siècle, victime d'une croyance populaire qui voulait que cet oiseau gigantesque enlève les jeunes enfants et tue les animaux d'élevage.
On sait aujourd'hui que charognard joue un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire et se nourrit presque exclusivement d'os. Aunos a été observé en train d'en avaler, sans ciller, d'une longueur d'une trentaine de centimètres.
Aujourd'hui, on compte une trentaine de couples reproducteurs dans les Alpes, dont sept en France pour la saison de reproduction 2 015.
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