La destruction, certes légale du Palais de la plage a ému. Au Conseil national, on planche toujours sur une proposition de loi pour encadrer et réfléchir à la préservation du patrimoine
Le Palais de la plage détruit dans la nuit, l'hôtel de Paris grignoté par les bulldozers, le Sporting d'hiver dans le couloir de la mort. La disparition avérée ou annoncée de bâtiments historiques de Monaco a provoqué l'émoi dans le pays. Un émoi « légitime » selon Daniel Boéri.
Le conseiller national, président de la commission culture et patrimoine avoue « comprendre l'émotion » de la destruction du Palais de la plage, propriété du groupe J.B. Pastor et Fils, «surtout qu'elle s'est déroulée dans des conditions alambiquées et seul un cénacle restreint était au courant ». Mais pourtant « l'opération est légale car cet immeuble ne faisait pas partie des immeubles remarquables classifiés par le gouvernement», détaille Daniel Boéri.
Impérieuse nécessité
C'est sur ce point qu'il entend aujourd'hui travailler avec un projet de loi de conservation du patrimoine.
«L'exemple du Palais de la plage illustre parfaitement son impérieuse nécessité. Comment ne pas prendre en compte qu'avant d'arriver à cette décision de destruction légale une série de comités a donné ses avis. Et sont passés à côté de l'absence du Palais de la plage dans la liste des bâtiments à conserver ? Je crains que la réponse ne soit que trop lisible. À force de traiter les détails de 80 % des projets qui ne concernent que 20% de petits aménagements, pour les contrôler, les contraindre, les faire marcher sur la tête, les interdire et les déroger, ces comités oublient l'essentiel».
Depuis plusieurs mois, la commission culture et patrimoine peaufine une proposition de loi dont le point fort sera la création d'un Institut du patrimoine. Le texte législatif devrait être présenté au gouvernement dans les prochaines semaines.
«Nous avons auditionné une trentaine d'experts avec la volonté de garder nos racines mais de ne pas bloquer le développement de Monaco. La philosophie de cet institut est que la préservation du patrimoine aujourd'hui, c'est à la fois le respect du passé et la valorisation du futur».
Et le conseiller national de détailler : «Avec le Palais de la plage par exemple, il faudrait savoir si le projet de substitution est remarquable. Mais l'absence d'informations sur ce sujet laisse craindre à une banale opération immobilière».
En effet, le groupe J.B. Pastor et Fils n'a pour l'instant pas donner de précision sur le bâtiment qu'ils allaient ériger à cet emplacement de choix au Larvotto.
commentaires