Fondée en 1997 par Agnès Roux, l’association, à la croisée de divers champs artistiques, célèbre son âge de la maturité avec plusieurs rendez-vous en 2015
C'est un lieu expérimental. En création constante. Un repaire d'artistes. Entre le squat et l'atelier bien ordonné. Comme on peut en voir à Londres ou à Berlin. Mais nous sommes à Monaco. À proximité de la Crémaillère, dans l'ancien bâtiment du Crédit lyonnais.
« On fait partie du mouvement de collectifs d'artistes qui, dans les années quatre-vingt-dix, se sont installés dans des usines désaffectées en Europe. Nous, comme nous sommes à Monaco, c'est dans une ancienne banque », sourit Agnès Roux.
C'est elle qui a fondé le Logoscope. Une association laboratoire de recherches artistiques nourrie de divers courants. Ouverte aux artistes novices ou confirmés, pour dialoguer avec l'art.
Communiquer avec la société
Flash-back. En 1997, la première commission jeunesse interministérielle de Monaco donne carte blanche à Agnès Roux, alors étudiante à la Villa Arson, pour monter ce projet en compagnie de Laure Podevin et Christine Olmo-Anselmi.
C'était il y a dix-huit ans. Une date symbolique, récemment fêtée. « À l'époque, nous avions envie d'être vivants, détaille Agnès Roux, qui préside toujours l'association. Ne pas créer pour un musée mais plutôt être en communication avec la société. Faire un art poreux, en somme, vivant et populaire, en croisant nos pratiques et nos savoir-faire. »
Postulat de base pour rassembler des créateurs de divers horizons. La recherche artistique est devenue le moteur de l'association.
En 2009, le Logoscope se restructure autour de cinq plateformes : arts visuels, arts de la scène, arts sonores, arts du textile et arts de support. « Les moyens n'ont pas évolué mais les projets étaient plus matures et avaient besoin d'être professionnalisés », détaille Agnès Roux.
Ambiance créative
« Nous sommes tous devenus des artistes professionnels. Et nous n'aurions jamais pu faire ce projet ailleurs qu'à Monaco. Grâce à son histoire culturelle, la Principauté est un laboratoire d'échanges. Chaque membre(une vingtaine de permanents, NDLR)est dans une dynamique autonome professionnelle et artistique. Mais nous avons trouvé un langage commun. »
C'est « l'ambiance créative »qui a poussé Mimoza Koïke à rejoindre l'équipe en 2010. La danseuse des Ballets de Monte-Carlo s'est trouvé une deuxième famille artistique en Principauté. « Au Logoscope, les savoir-faire se croisent. C'est ce qui devient intéressant.Ça m'emmène là où je n'irais pas seule, c'est très inspirant. » Une inspiration traduite par « Japan Dance Project », un cycle de spectacles donnés à Tokyo cet été sous l'impulsion du Logoscope.
Devenue majeure en âge, l'association ne se bride toujours pas. Gardant sa capacité de faire le grand écart entre les générations et les champs de réflexion. Tout en continuant d'être une belle vitrine pour Monaco.
commentaires