Le braquage de la bijouterie Cartier à Monaco: une opération "suicide"

La cour d'assises des Alpes-Maritimes a entendu les deux accusés ce mardi, au deuxième jour de leur procès pour le braquage de la bijouterie de la place du Casino. Verdict ce soir.

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Ch.P. Publié le 22/09/2020 à 21:00, mis à jour le 22/09/2020 à 21:27
La justice n’a pas réussi à confondre les commanditaires. Photo archives Michael Alesi

Au premier jour de leur procès pour leur participation à l’attaque de la bijouterie Cartier, le 25 mars 2017 à Monaco, Antonio Bova, 24 ans, et Selim Baroudi, 27 ans, deux jeunes de Vallauris – parmi les quatre (1) – étaient apparus candides, manipulés par un commanditaire expérimenté.

Au deuxième jour, la déposition d’un commandant de la brigade de répression du banditisme de Nice apporte un éclairage nouveau et passionnant sur cette équipe de malfaiteurs à laquelle ils faisaient partie.

"Nous avons affaire à une bande organisée qui a sévi de novembre 2016 à janvier 2017, explique l’enquêtrice. En travaillant sur cette période, on retombe toujours sur trois personnes qui sont vraisemblablement des commanditaires."

La justice n’est pas parvenue à réunir suffisamment de preuves pour les confondre.

Ces individus, trop malins pour monter eux-mêmes à l’assaut, trouvent des exécutants à qui ils fournissent, clefs en main, plan d’attaque et matériel, notamment des armes, des téléphones dédiés et une voiture volée.

L’un des braqueurs est volontairement sacrifié puisqu’il doit se présenter devant la bijouterie à visage découvert, pour convaincre le vigile de déverrouiller l’entrée.

En l’occurrence, c’est Walid Bekada qui a accepté ce rôle suicidaire. Pour quelle raison? Une dette de 50.000 euros aurait suffi pour qu’il se mette en première ligne.

Curieuse escapade à Courchevel

Selim Baroudi dit avoir été enrôlé la veille au soir du braquage par "Monsieur X", avec une promesse d’empocher 5 % de la revente du butin.

"Je ne peux pas vous en dire plus. Il est dangereux", précise-t-il à la présidente Catherine Bonnici qui le presse de questions sur ce mystérieux "cerveau".

"Je me suis présenté sous le porche de la Zaïne (ndlr: quartier de Vallauris), poursuit l’accusé. Il y avait Bekkada et Sofiane Gallah que je connaissais. Antonio Bova, je ne le connaissais pas."

Antonio Bova, lui, dit avoir été recruté comme chauffeur le matin, même sans savoir qu’il s’agissait d’une attaque à main armée. Une promesse de 10.000 euros aurait suffi à le convaincre.

"Vous nous racontez des carabistouilles!", réagit l’avocat général Vincent Edel. Ne serait-il pas allé repérer une autre bijouterie dans la très chic station de ski de Courchevel quelques jours plus tôt? Il s’en défend, mais la PJ en est persuadée.

La policière insiste sur le comportement plutôt professionnel d’un jeune homme qui se présente comme novice en la matière.

"Le samedi des faits, il a laissé son téléphone personnel à son domicile. Dans sa fuite, il prend soin d’essuyer le volant avec une serpillière, de changer de vêtements… Et il est mis en examen par ailleurs dans une affaire de vol par effraction survenue à Èze l’été 2016."

"Pour cette affaire, j’ai eu le tort de prêter ma BMW", se défend le jeune homme.

Place au réquisitoire et aux plaidoiries ce mercredi.


1. Walid Bekkada et Sofiane Gallah ont été condamnés à 10 et 7 ans de prison l’an passe par le tribunal criminel de Monaco pour ce même braquage.

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