La mort non élucidée du commissaire Muhlberger

André Muhlberger venait de quitter son poste de directeur de la Sûreté publique de Monaco quand il est décédé en nageant, heurté par un bateau. Le pilote italien d’un yacht a été relaxé, vendredi 16 avril.

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Christophe Perrin Publié le 17/04/2021 à 08:30, mis à jour le 17/04/2021 à 07:42
Qui est responsable de la mort d'André Muhlberger, mortellement blessé par l'hélice d'un bateau en juin 2013? La justice n’a pas de réponse. Les circonstances de l’accident restent un mystère. ERIC DULIERE/Nice Matin

Le décès tragique du commissaire André Muhlberger, le 23 juin 2013 vers 18h15, happé par une hélice de bateau au large de Cap-d’Ail, n’est toujours pas élucidé.

Plus de sept ans après le drame, le tribunal correctionnel de Nice, présidé par Marion Menot, a relaxé ce vendredi Marco R., 45 ans, capitaine du Joïka, un yacht que la victime tentait de rejoindre à la nage après un déjeuner sur la plage de la Mala. Ses amis préférant rentrer en bateau-taxi.

Le pilote expérimenté du bateau était poursuivi pour le délit d’homicide involontaire. Un juge d’instruction avait estimé qu’il avait manqué à son obligation de prudence au moment de manœuvrer le luxueux Mangusta alors que le vent se levait.

Quel bateau?

La mort d’André Muhlberger, qui venait de quitter son poste de chef de la Sûreté publique de Monaco, avait causé un émoi considérable.

Ce policier à l’allure de play-boy et au franc-parler avait été en poste en police judiciaire, notamment en Corse et avait commandé la Sûreté urbaine à Marseille avant de diriger les policiers monégasques pendant six ans.

Sa parfaite connaissance des mafias de l’Est avait alimenté de nombreux fantasmes. L’enquête de gendarmerie a pourtant rapidement privilégié la piste accidentelle.

Le problème fut de démontrer lequel des bateaux sur zone était responsable de l’accident. Or deux expertises étaient contradictoires.

Les affaires maritimes désignaient clairement "The Boys" alors que d’autres experts, notamment le médecin légiste, mettaient en cause le Joïka.

L’impossibilité de réaliser une reconstitution en mer dans des conditions parfaitement identiques n’a pas aidé à percer le mystère.

Dix jours pour faire appel

Me Jean-Marie Tomasi, qui assurait la défense du capitaine italien avec Me Muriel Roncaglia, s’est montré ce vendredi matin très satisfait par le jugement du tribunal correctionnel de Nice.

"En marche arrière, les hélices du Joïka provoquent des blessures contondantes et non tranchantes, précise l’avocat. Clairement, la puissance de ces hélices aurait causé des dégâts bien plus considérables sur la victime. Nous n’avons jamais compris pourquoi le pilote du “The Boys” n’avait pas été placé en garde à vue"

Le procureur Vincent Edel, qui avait requis la peine de huit mois avec sursis contre le marin, expliquant lors de son réquisitoire qu’il n’avait aucun doute sur l’implication du Joïka, dispose de dix jours pour faire appel.

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