À chaque fois, la même scène se répète. Un voyageur entre dans la gare de Monaco. Il lève les yeux vers le panneau d'affichage. « En raison de l'agression d'un contrôleur, la circulation des trains est fortement perturbée. Nous invitons les voyageurs à emprunter les lignes de bus 100 ou nos bus de substitution au débarcadère », y-est-il indiqué. Et puis le voyageur souffle de dépit. Plus haut, juste avant de monter sur les quais, un autre panneau donne des informations sur les prochaines arrivées, hier peu après 17 heures. Une succession d'horaires, de destinations, et à chaque fois la même annotation : « Supprimé ».
« Ce n'est pas très juste »
Plus l'heure tourne, plus des voyageurs arrivent en direction de la gare. Logique : c'est le mauvais horaire. Celui des sorties de bureaux et du retour des touristes en direction de Nice. Dans les haut-parleurs, un message conseille d'emprunter le bus. La solution ne convainc pas vraiment Perrine. A Nice, le bus s'arrête loin de chez elle, et puis elle paye un abonnement de train. Du coup, celle qui étudie à Monaco s'est assise sur le quai, le Financial Times sous les yeux. Elle prend son mal en patience.
Le bus 100, Wei-Ming ne l'empruntera pas non plus. « On en a vu plusieurs passer, mais ils étaient tous complets », dit le trentenaire venu de Paris, devant sa valise à roulettes. Comme beaucoup de monde dans la gare, il ne comprend pas très bien cet arrêt des trains : « Ce n'est pas très juste », commente-t-il sobrement.
À côté de l'arrêt de bus où doit justement passer le numéro 100, Patrick attend. Et le quinqua n'y croit pas trop : le dernier bus était bondé. Il prend le train entre Nice, où il vit, et Monaco, où il travaille. Et Patrick est fataliste : entre les grèves et les retards, « ce n'est pas la première fois que ça arrive ». Il retourne vers la gare, voir s'il pourra emprunter le train annoncé pour 18 h 07. Là non plus, sans trop y croire. En fin de journée, le trafic restait perturbé : certains trains circulaient avec plus ou moins de retard.
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