La bagarre se règle à la barre pour deux employés

Qui a frappé l'autre? Pourquoi? Comment? C'est ce à quoi s'est confronté le tribunal correctionnel afin d'établir les torts entre deux employés d'un même chantier qui se sont lancés dans une rixe musclée.

J.-M. F. Publié le 20/11/2015 à 08:31, mis à jour le 20/11/2015 à 08:32
Le tribunal de Monaco. Photo Michaël Alesi

Ce n'est pas la plainte qui fait la victime. Le fait qu'un agent de maîtrise mentonnais soit responsable de chantier n'est pas un gage d'innocence. Pas davantage pour un intérimaire beausoleillois qui se sent brimé par les exigences du premier. La présence de taches de sang remarquées sur l'un et l'autre non plus !

On l'aura compris: dans ce dossier de violences réciproques, les deux adversaires sont à la fois prévenus et victimes. Pourquoi Didier et Mohamed se sont-ils affrontés avec autant de haine ce 21 avril, vers 8 h, devant le Port-Palace ? Par quel bout attraper la vérité ? C'est la difficulté de cette affaire reposant sur les seules assertions contradictoires des parties.

"Rixe musclée"

Rapidement, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle rappelle les faits.

"Le premier employé vient chercher le second en voiture pour se rendre sur un chantier. Comme l'agent de maîtrise doit respecter des délais, il fait signe à l'intérimaire, passablement énervé et contrarié, de se presser. Impossible, il doit s'acheter une bouteille d'eau. C'est donc un refus catégorique. Plus loin, le sac à dos du conducteur posé sur le siège indispose le Beausoleillois. Il le jette par la fenêtre ! C'est le début d'une rixe musclée…"

Chacun des deux rivaux ne manquera pas de nier les faits et d'accuser l'autre. Le procureur général Jacques Dorémieux, face à l'impossibilité d'établir véritablement les responsabilités, partagera les torts entre les deux parties. Avec des peines assorties du sursis : deux mois pour Didier (à cause d'antécédents judiciaires) et un mois pour Mohamed.

Les plaidoiries des défenseurs de l'agent de maîtrise et de l'intérimaire, respectivement Mes Arnaud Cheynut et Christophe Sosso, mettront en exergue la bonne foi de leurs clients.

Ces avocats démontreront à leur tour qu'aucun n'a frappé l'autre. Ils douteront même des éventuelles provocations… Et si l'infraction est constituée, la légitime défense doit empêcher d'engager la responsabilité pénale des auteurs. Relaxe, expertise, préjudice ponctueront leurs justifications.

Le tribunal prononcera des peines de quinze et huit jours avec sursis et un partage équitable des provisions : 800 € chacun.

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