Jean-René Palacio: "On rêve de Bruce Springsteen au Sporting"

Directeur artistique de la Salle des Étoiles depuis une décennie, Jean-René Palacio explique comment il parvient chaque année à monter la programmation des spectacles du Sporting.

Propos recueillis par Cédric Vérany Publié le 30/05/2014 à 08:40, mis à jour le 30/05/2014 à 08:48
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Jean-René Palacio dans son bureau où s'affichent 40 ans de vedettes sur la scène de la salle des Étoiles. Eric Dulière

Directeur artistique de la Salle des Étoiles depuis une décennie, Jean-René Palacio explique comment il parvient chaque année à monter la programmation des spectacles du Sporting.

En quarante ans, la Salle des Étoiles a vécu plusieurs vies ?

Les grandes stars ont toujours répondu présent depuis 40 ans, avec un mélange à chaque fois recherché. Lors de la première saison en 1974, on a pu voir à la fois Sarah Vaughan, Michel Delpech, Juliette Greco ou Joséphine Baker. Il y a toujours eu la volonté d'avoir le top, ce qui fait que nous sommes parmi les grands festivals européens. Aujourd'hui le métier a changé terriblement. Le monde de la musique est beaucoup plus professionnel et rationnel. Techniquement, il n'y avait pas grand-chose sur scène à l'époque, alors qu'aujourd'hui, chaque artiste vient avec une artillerie lourde.

Comment se monte la programmation ?

Nous suivons aujourd'hui l'actualité internationale musicale. Nous nous devons de vivre avec notre temps, pour accueillir un public plus large. Tout en gardant nos racines, avec les crooners par exemple. C'est pourquoi nous recevons cette année Paul Anka ou Julio Iglesias, que le public plébiscite toujours. Les gens viennent passer une soirée à Monaco, avec toute la mythologie du Sporting qui suit.

C'est cette mythologie aussi qui séduit les artistes ?

Il faut dire, les programmateurs de spectacles le savent, que l'argent est le facteur décideur numéro 1. Le monde du disque est en crise. Les artistes font davantage de tournées.

Il faut que ça leur rapporte. Après, oui, le côté mythique de la salle des Étoiles joue. Nous avions eu des refus des artistes qui jugeaient le lieu ringard. Aujourd'hui, ça a changé. C'est un travail par strates. Je me souviens quand on tiquait sur le fait que j'invite MC Solaar ou Deep Purple. Mais les choses changent, les portes s'ouvrent.

Et les artistes qui sont venus ont compris qu'il y avait un vrai public à Monaco.

D'autres sont à conquérir ?

Bien sûr. Rihanna l'an passé nous a fait monter d'un cran. Nous aurons Kylie Minogue en octobre. Si des possibilités s'offrent à nous avec Shakira, Lady Gaga ou les Rolling Stones, nous les étudions.

Mon rêve serait un jour de recevoir Bruce Springsteen.Sur ces grandes stars, leur proposer un concert dans un petit lieu comme le nôtre, peut séduire.

Payez-vous les artistes qui viennent plus cher qu'ailleurs ?

Nous payons des artistes de renommée internationale. Évidemment ça a un coût quand des artistes habitués à jouer dans des stades viennent jouer chez nous (environ 900 places, N.D.L.R.). Mais c'est un choix que nous faisons d'investir pour que Monaco soit l'endroit où ça se passe, où il faut être. Notre rentabilité, c'est une rentabilité d'image.

Quels sont, pour finir, vos coups de cœurs de la saison ?

Je pense à Neil Young qui est un des mythes du rock. Ça a été un travail de longue haleine pour qu'il accepte de venir.

Autre beau moment en perspective, la rencontre sur scène entre Beck et Marcus Miller. Et Lana del Rey, qui est un symbole de la jeune génération.

Et qui colle à l'image de Monte-Carlo. Ceci dit, pour un programmateur, c'est difficile de dire ses préférences. On a toujours peur de ne pas avoir assez bien fait. Ce qui m'importe, c'est d'être digne de ce lieu.

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