"Je suis prête à tout pour sauver ma petite famille": un incendie ravage son appartement à Menton, cette maman cherche un logement avec ses enfants

Depuis l’incendie de son appartement, route du Val de Gorbio à Menton, une mère de famille se démène pour mettre ses six enfants à l’abri, le temps des travaux. Avec les services sociaux. Pas si simple.

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Gaelle Belda Publié le 18/03/2023 à 11:59, mis à jour le 18/03/2023 à 17:32
Lundi, une chambre de l’appartement de Malia et de ses enfants a pris feu. d’illustration NM

Lundi soir, à 19h30, route du Val de Gorbio, à Menton, vingt-six sapeurs pompiers ont été mobilisés pour un feu dans un appartement. Le feu avait démarré dans la chambre du logement situé au rez-de-chaussée d’un bâtiment de cinq étages géré par Côte d’Azur Habitat.

À l’intérieur, une famille de sept personnes a dû être évacuée. Aucun blessé n’était à déplorer. Tout le monde a été pris en charge par l’infirmer des pompiers, sur site. Ni la mère de famille, ni les six enfants n’exigeaient un transport vers l’hôpital. En revanche, il a fallu les reloger.

Le centre communal d’action sociale (CCAS), sous l’égide de sa responsable Céline Rébaudo, a lancé un plan d’urgence. L’hôtel Le Claridge’s a pu accueillir la famille. « Nous procédons à une mise à l’abri mais, ensuite c’est l’assurance qui prend le relai, pour cinq nuitées », explique-t-elle. Avant d’enchaîner : « Pour ce qui est du suivi, c’est la Maison des solidarités départementale [MSD, ndlr] qui opère, parce qu’il y a des mineurs. »

La crainte d’opter pour du saisonnier

Parce que si la chambre a brûlé, l’ensemble du bien a été endommagé. La fumée, la suie, les émanations toxiques prive Malia et ses enfants de retourner sur place, même pour récupérer des effets personnels. « Nous sommes sortis en pyjamas et pieds nus... avec ce stress d’avoir tout perdu. Et puis dès le lendemain, il a fallu se lancer dans la paperasse et essayer de comprendre par où commencer. C’est quelque chose de vraiment difficile ! » Elle pèse ses mots...

Malia est veuve, elle a un emploi depuis peu et ses enfants ont entre 3 et 21 ans. Elle a très vite été orientée vers les assistantes sociales de la MSD. « On m’accompagne sur l’administratif mais il faut quand même que je cherche un logement... Le parc social est saturé, la Ville ne peut rien me proposer... On m’a dit de voir avec les agences immobilières, de regarder sur Airbnb. Je vais des uns, aux autres. Pendant ce temps, les experts estiment les dégâts et le temps de travaux. On me parle de deux, trois mois... peut-être plus ? C’est l’angoisse. »

Dénicher un bien à Menton, où elle travaille et où ses enfants sont scolarisés, n’est pas une si mince affaire. « J’ai jusqu’à samedi [aujourd’hui, Ndlr] pour trouver une solution... après, l’assurance ne paye plus. » On l’oriente sur du meublé saisonnier. « Mais l’agence immobilière me fait bien comprendre qu’en juin, il faut partir, parce qu’il leur faut louer plein pot... Qu’est-ce qui me dit, à cette heure, que les travaux de mon appartement seront achevés ? » Impossible, pour elle, d’envisager de recommencer à zéro en juin. De chercher encore. De déménager tout le monde. Et puis pour combien de temps ?

Elle insiste : « L’expert du bailleur social m’a bien expliqué que même si le chantier est estimé à deux mois, il faut tenir compte du temps de paperasse, de la disponibilité des matériaux, des ouvriers, etc. Donc ça peut durer bien plus longtemps. » Les infos pleuvent, se croisent, se contredisent parfois. Elle a la tête pleine et essaie de ne pas perdre pied... « Je suis prête à tout pour ma petite famille. »

Les finances au cœur des préoccupations

L’autre point noir - et pas des moindres -, c’est le budget. « On me demande 1500 euros mensuels pour le logement saisonnier et on me dit que je vais avoir des aides, etc. Mais je n’ai rien de concret pour le moment... J’ai vu un autre bien ce soir, [hier soir, Ndlr] plus adapté aux enfants et avec des délais plus souples. Je préférerais choisir celui-ci mais, pareil, je n’ai pas la garantie absolue que je peux financièrement l’envisager. »

« Nous l’avons rassurée là-dessus, depuis le début. Nous ferons en sorte que sa participation ne dépasse pas le montant du loyer qu’elle verse actuellement au Val de Gorbio. » Véronique Vincette, responsable de la MSD de Menton poursuit : « Dès que nous avons su que cette famille était en difficultés, nous l’avons contactée et nous avons activé notre réseau. Croix rouge, Secours populaire... Ils ont été habillés et chaussés. II y a aussi eu des dons alimentaires. A l’hôtel, elle ne peut pas cuisiner, c’est problématique, donc on l’aide. »

Pour le logement, effectivement, à part la mettre en relation avec des agences, des contacts, lui donner des conseils, la structure ne peut pas dénicher la perle rare. Ce n’est pas dans ses attributions. « Mais nous avons mobilisé son bailleur pour qu’il suspende son loyer. Si ce n’est pas jouable, nous pourrons déclencher des aides spécifiques, comme l’Asef - l’aide sociale à l’enfance. Nous avons aussi sollicité une association locale, avec laquelle nous sommes en relation, et qui n’a pas hésité à s’engager financièrement. » Elle insiste : « Le budget n’est plus un sujet. »

Mais Malia a besoin de concret. Aujourd’hui. Elle veut s’installer, s’apaiser et permettre à ses enfants d’estomper le choc. Véronique Vincette précise qu’une prise en charge psychologique, sociale, éducative est possible. « Mais rien n’est encore mis en place », souffle la mère de famille, désemparée. « Usée » par l’urgence de sa situation.

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