Un homme de 29 ans, sans domicile fixe, de nationalité roumaine, vient de comparaître menotté, encadré par des policiers, devant le tribunal correctionnel.
La justice lui reproche le vol d’un vélo électrique high-tech d’une valeur de 6.000 euros.
Ce samedi 12 septembre, un propriétaire de bateau déjeunait au restaurant de la Société Nautique, sur le quai Lucciana au port Hercule, tout en surveillant d’un œil son cycle chéri. Combien il avait raison…
Un individu passait vers 15h20 sur la chaussée aménagée au bord du plan d’eau et il enfourchait en toute tranquillité la fameuse bicyclette, non attachée…
Aussitôt le capitaine, un citoyen britannique domicilié en Principauté, se lançait à la poursuite du voleur et les fonctionnaires de la Police maritime étaient alertés.
Le malfaiteur, peut-être inspiré par l’épreuve sportive qui se déroule actuellement en France, ne faisait pas un grand tour. Il était rattrapé quelques mètres plus loin et la victime pouvait reprendre son bien.
"C’est un véritable fléau!"
À l’audience, dans une salle presque vide, la présidente Françoise Barbier-Chassaing a rappelé au détenu qu’il avait déjà été condamné le 3 novembre 2017 pour le même délit sur le quai Kennedy.
Deux condamnations, toujours pour vol, apparaissent sur son casier judiciaire français. Interrogé sur les raisons de pratiquer des vols de vélos et sur sa présence à Monaco, le prévenu a balbutié son intention de s’emparer du cycle pour le revendre. Car il ne voulait plus vivre dans la rue…
Après avoir mis en exergue la réactivité du capitaine britannique, la procureure Alexia Brianti apparaît révoltée devant la multiplication des vols de vélos.
"C’est un vol d’opportunité devenu presque habituel pour vous. C’est un véritable fléau! Certes, il est facile de revendre ces deux-roues électriques au marché noir avec un bénéfice substantiel. Il faut prendre en compte le trouble à l’ordre public et le préjudice. Si le propriétaire a retrouvé son vélo, c’est parce que le voleur a été intercepté."
La représentante du parquet général va requérir une peine d’un mois ferme pour ce jeune roumain. Le mois d’emprisonnement avec la révocation du sursis vient gonfler le quantum.
"L’occasion fait le larron"
En défense, Me Thomas Brezzo va tout tenter pour éviter à son client le retour à la maison d’arrêt.
"C’est l’occasion qui a fait le larron, souligne l’avocat. Cet homme est venu dans la région en laissant femme et enfants dans le Rhône afin de répondre à une promesse d’embauche. En vain… Il devait retourner chez lui sans un sou en poche. Il faut solliciter une mesure de refoulement du ministre d’État et assortir la nouvelle peine du sursis afin qu’il ne se représente plus devant vous…"
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public, plus le mois de la précédente peine.
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