Prêtre du diocèse depuis dix-huit ans, l’abbé Guillaume Paris s’installe, ce mardi, au poste de vicaire général. Vingt-cinq ans après avoir abandonné l’idée d’une carrière militaire...
Il éteint son cigarillo, puis rentre dans la cathédrale de Monaco. L'abbé Guillaume Paris s'installe dans un fauteuil de la sacristie. Il a donné rendez-vous là pour évoquer sa nouvelle fonction, vicaire général.
Le prêtre devient "adjoint de l'évêque" du diocèse de Monaco ce mardi.
Guillaume Paris, 44 ans, quitte la paroisse Saint-Nicolas, où il a passé deux ans. Alors, son quotidien va changer: il va "aider l'évêque dans le gouvernement du diocèse".
Par exemple, "coordonner la vie des paroisses, les services diocésains". Ce qui peut "apparaître comme une vie de bureaucrate, explique-t-il. Ça l'est. Mais pas dans un sens négatif. C'est un service rendu pour l'évangélisation. Au même titre que le prêtre dans la paroisse".
"Servir", justement. Le mot revient souvent dans la bouche de Guillaume Paris. Il l'invoque fréquemment, pour expliquer certains de ses choix. Et les trois facettes de sa vie : les pompiers, l'armée, la religion.
"Ce n'était pas du tout rationnel"
D'abord, cette idée est derrière un engagement de vingt-neuf ans auprès des pompiers de La Turbie, où il est volontaire.
Il veut aussi "servir mes frères et l'Église". Sans avoir toujours pensé à devenir prêtre. Au départ, le jeune Guillaume convoite plutôt l'uniforme kaki des militaires. Une fois le baccalauréat en poche, le Français qui a toujours vécu à Monaco, touche presque du doigt le rêve.
En 1989, il passe les portes du lycée militaire d'Aix-en-Provence, et intègre une classe préparatoire.
Une première étape avant, peut-être, Saint-Cyr. Et c'est là que tout bascule. Dans la chapelle du lycée, précisément. Il fait partie des élèves qui se retrouvent là pour un "temps de prière".
Pendant ces moments, Guillaume Paris est "hyper heureux". Et "c'est là que l'idée d'être prêtre me vient",restitue-t-il. Une idée qu'il commence par repousser.
Prêtre depuis dix-huit ans
Seulement voilà, le questionnement persiste. On est en 1990 et, l'interrogation devient, au bout de quelques mois, "une évidence". Sans qu'il puisse vraiment expliquer comment.
L'abbé raconte la suite d'une voix claire et posée: "J'en ai tiré les conséquences, j'ai démissionné de l'armée".
Avec le recul, "ce n'était pas du tout rationnel", sourit-il. La décision, en effet, est plutôt rapide.
Vingt-cinq ans et aucun regret plus tard, Guillaume Paris a gardé du lycée militaire une coupe en brosse impeccable et une carrure solide.
La "force de la volonté, aussi", lâche-t-il après un silence.
Autrement dit: "Une certaine rigueur. S'il faut faire ça, il faut le faire". Comme devenir vicaire général. Et tant pis si le départ de la paroisse Saint-Nicolas laisse comme "un arrière-goût d'inachevé".
Des défis à relever
Il n'est peut-être "pas resté longtemps" à Fontvieille, mais Guillaume Paris connaît bien le diocèse de Monaco. Il y a passé toutes ses dix-huit années de prêtrise.
Et ici, le catholicisme est la religion d'État. Certes, il y a "une aide qu'on n'a pas en France".
Mais "ce n'est pas parce qu'il y a une religion d'État qu'on est un pays plus catholique que d'autres", tempère-t-il. En Principauté, Guillaume Paris constate "un peu de la déchristianisation que connaît le pays voisin ou l'Europe occidentale".
C'est l'un des défis que le diocèse, à travers lui, devra relever.
Mais avant, il a un autre rendez-vous. La dernière messe qu'il devait célébrer, hier soir à Saint-Nicolas. L'occasion de "dire merci" aux fidèles. Avant de continuer à "servir", cette fois dans le rôle de vicaire général de Monaco.
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