La fête a tourné court pour les deux malfrats ce 31 décembre 2015, car la police veille et surveille.
Cités à comparaître devant le tribunal correctionnel, ces individus, poursuivis pour vol et recel, n’ont pu raconter leur version des faits. Qu’importe leur absence. Le dossier comprend suffisamment de preuves et témoignages pour permettre aux juges de prononcer une peine d’un an de prison ferme avec mandat d’arrêt.
Ce soir-là, l’effervescence festive agite les rives du port Hercule. Les deux voleurs, en état d’ébriété, en profitent et se postent devant un distributeur de la BNP sur le boulevard Albert-Ier. Ils attendent leur première victime. Grâce à un stratagème bien rodé, ils s’emparent de la carte bancaire d’un homme âgé. La victime prévient un agent de faction au village de Noël. L’alerte est donnée et on retrouve rapidement les malfrats en balade sur le territoire monégasque.
Voleurs professionnels
«Les deux prévenus sont connus des services de police français, annonce le président Florestan Bellinzona. Le premier donne un faux nom lorsqu’il est interpellé en présentant un permis de conduire “trouvé” à Marseille. Mais les enquêteurs perçoivent vite la supercherie et trouvent sa véritable identité. D’autre part, si son casier judiciaire monégasque est néant, on relève quinze condamnations prononcées en France depuis 1998. Son compère fait mieux encore avec vingt mentions à partir de 1999.»
Le procureur Alexia Brianti regrettera l’absence de ces délinquants professionnels avant de décrire leur modus operandi. Assez simple d’ailleurs: pendant que le premier détourne l’attention de la future victime, le second surveille la mention du code secret. Il lui tape alors sur l’épaule et l’autre en profite pour se saisir de la carte bancaire…
Et d’ajouter: « Un témoin avait remarqué, la veille, une surveillance similaire d’un distributeur, à partir d’un immeuble de la rue Grimaldi. On comprend comment ils arrivent à financer leur train de vie à Monaco avec pareils profils délinquants. Une peine d’un an avec mandat d’arrêt.»
Pour Me Xavier-Alexandre Boyer, son client est plus complice que coauteur. «Quand la carte est volée, ils réfléchissent qu’ils sont à Monaco et la remettent dans le distributeur. L’argent n’a jamais été retiré. C’est un simple vol dû à l’alcool. La peine doit être clémente.»
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public à la lettre.
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