Deux sœurs, liées par la frénésie de l’argent facile, avaient assimilé les Caisses sociales monégasques à un jackpot!
Pour ne pas éveiller les soupçons, ces enfants de la fratrie d’une famille niçoise avaient mis au point un stratagème relativement rémunérateur qui a fini par les perdre.
Leurs intentions étaient de profiter de prestations fictives aux tarifs majorés, portées sur des feuilles de soins afin de toucher des dividendes conséquents. Elles falsifiaient des ordonnances en prescrivant des médicaments liés à des consultations étrangement onéreuses.
L’alerte était donnée au début de l’année 2017. Les vérificateurs de la Caisse de compensation des Services sociaux (CCSS) remarquaient qu’une partie des feuilles de soins ne correspondait pas à la réalité.
Intrigués par une grille tarifaire fantaisiste et des actes effectués au mépris de la déontologie médicale, ils mettaient en place un système de surveillance. Comment ont-elles pu se procurer pareils documents?
Notamment pour de multiples soins dentaires, dont le praticien, contacté, assurait n’avoir fait aucun des soins mentionnés! Pas de prévenues présentes à l’audience pour apporter le moindre éclairage.
Trois mois avec sursis requis par le procureur
"Entendues par les policiers, rapporte le président Florestan Bellinzona (*), chacune des sœurs donne une version opposée mais identique. En résumé, elles ne comprennent pas ce qui peut leur être reproché. Elles étaient toutes deux dépressives et l’une affirmait inversement que c’était l’autre qui s’occupait de l’envoi des feuilles de maladie. Évidemment ces personnes, âgées de 33 ans, essayaient de tromper par mensonges éhontés. Actuellement sans emploi, les casiers monégasques et français des prévenues sont vierges."
S’enrichir en falsifiant les feuilles de couleurs bistre et vertes de la CCSS ? Le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff juge ce comportement détestable.
"Il doit être frappé d’une sanction lourde. On compte au moins onze feuilles de soins modifiées pour un préjudice moindre de 734,10 euros. Or ce type d’escroquerie aux prestations perturbe le service chargé d’aider les Nationaux. Inadmissible ! Même si quelques centaines d’euros ça va, ça vient pour une prétendue maladie cérébrale. Vous condamnerez chacune des coupables à trois mois assortis du sursis."
À l’heure d’annoncer la décision du tribunal, un mois avec sursis pour chacune des sœurs, les roulements de tambours de la fanfare des Carabiniers du Prince, en répétition pour la Fête nationale, ont joint une note martiale à la sanction.
* Assesseurs : Morgan Raymond et Carole Delorme-Le Floch
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