Elections communales à Monaco: du cœur à l'ouvrage pour "Un Regard neuf"

Les 15 candidats de liste portée par Franck Nicolas ont décliné leur programme sur tous les tons, hier soir au stade Louis-II, devant quelque 400 personnesas.

Joëlle Deviras et Anne-Claire Hillion Publié le 13/03/2015 à 08:04, mis à jour le 13/03/2015 à 08:08
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22 h 17 Franck Nicolas, tête de liste, prend une dernière fois la parole en public avant les élections de dimanche. Cyril Dodergny

Les 15 candidats de liste portée par Franck Nicolas ont décliné leur programme sur tous les tons, hier soir au stade Louis-II, devant quelque 400 personnes

Vingt heures, entrée salle Gaston-Médecin au stade Louis-II, ultime grand meeting de campagne. Franck Nicolas, qui porte la liste Un Regard neuf, accueille ses invités avec le même élan : embrassades, tapes amicales dans le dos, au pire, poignées de main chaleureuses.

Combien a-t-il fait de bises ? «Je ne les compte pas parce que moi, j'aime ça!» Voilà une réponse sortie de la tribune publique qui résume assez bien Franck Nicolas.

Sur tous les tons

Devant quelque 400 personnes, et durant près de trois heures ensuite, sur tous les tons, les quinze candidats parleront de «cœur», d'«amour», d'«affection», d'«amitié». Ce fut à la fois touchant, parce que très certainement sincère, et quelque peu décalé dans le cadre de l'exercice politique appuyé par une mise en scène soignée tout au long de la soirée.

Alternant retransmission sur écran géant et passage au pupitre, l'orchestration a su éviter les pires longueurs. Car difficile d'éviter les travers de l'exercice.

On regrette toutefois le discours bis repetita de Jean-José Bertani, déjà prononcé le 7 février, à peine remanié, les formules terribles telles que «J'ai deux fils, deux beaux-fils en plus d'un chat et d'un lapin», dixit Pauline de Zeeuw-Willard(même si on aime les animaux domestiques), les citations trop fréquentes des hommes illustres…

Mais il n'y a pas eu que ça, loin de là ! Remarqués et remarquables furent notamment les discours de Patrick Woolley (certes aidé par son métier de comédien et écrivain ; mais tout de même) et de Jean-Michel Rapaire qui a poussé la perfection en ajoutant un photo-reportage éloquent.

Il a ainsi fallu attendre 22 h 17 très exactement pour entendre la voix de Franck Nicolas. La tête de liste est restée fidèle à sa posture « de rester digne », même s'il a tenu à décocher quelques flèches à la partie adverse, notamment dès son introduction, en souhaitant la bienvenue à Ruman Malizia et Gérard Rocca, « mes opposants anonymes », qui seraient en fait des pseudonymes de profil Facebook, auteurs de nombreuses attaques.

«Un sacré pari»

La tête de liste d'Un Regard neuf est donc revenue sur son « sacré pari », sur son histoire familiale, sur ses choix, mais aussi les impasses et les maladresses… «On a voulu vous priver de démocratie en montant en épingle une candidature peut-être maladroite mais jamais perverse, jamais malhonnête…» - seule référence faite à la candidature éclair de la baronne Cécile Gelabale-de Massy.

«Pour le moment, nous sommes en train de réussir ce pari osé. Nous ne sommes pas des politiques qui ne fréquentent que des gens comme eux, avec les mêmes idées et les mêmes codes.»

Mercredi soir, Franck Nicolas avait décidé de convaincre et de faire peser la balance en sa faveur.

«Votre choix va au-delà d'une élection communale. Le choix entre une équipe en place depuis longtemps, vieillissante - et je ne parle pas d'âge -, véhiculant des valeurs et un fonctionnement d'une autre époque, systémique, paternaliste, passéiste et j'en passe… Et nous! Avec les qualités de nos défauts, les défauts de nos qualités, une jeunesse d'âme c'est vrai, mais de l'enthousiasme et quel enthousiasme. De la volonté, du dialogue, du modernisme, la conscience de la réalité du quotidien et avec et surtout… une sincérité vraie. Vous allez choisir entre l'innovation et l'immobilisme, entre l'unité et la division, entre la dignité et le mépris.»

Et d'enfoncer le clou en proposant aux électeurs d'« aller écouter nos adversaires demain (jeudi soir, Ndlr).Comparez et vous comprendrez. Vous comprendrez que l'usure du temps a fait son œuvre, comme peut se tarir la source du progrès.»

Et d'adresser son dernier mot à son adversaire, toujours fair-play : «Je suis fier, Georges, d'avoir mené cette campagne contre toi. (...) Sache que je me suis opposé au maire mais jamais à l'homme. Je souhaite le meilleur pour toi et ton équipe, tout comme je souhaite le meilleur pour la mienne et pour moi. Car déjà nous avons gagné. Avec au moins deux listes, la démocratie et Monaco sortent gagnants de ces semaines passées.»

Présente dans la salle, la liste de Georges Marsan, Évolution communale sait désormais comment ajuster les discours qui seront prononcés ce soir dans cette même salle Gaston-Médecin.

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