DIAPO. Ils ont l'art de changer l'image des requins à Monaco

Une nouvelle exposition sera inaugurée dimanche au Musée océanographique. Elle vise clairement à changer les mentalités pour qu’enfin s’arrête le massacre des squales

Olivier Poisson Publié le 06/06/2014 à 07:20, mis à jour le 06/06/2014 à 08:20
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Un aileron géant sur le toit du musée océanographique : tout un symbole.

Une nouvelle exposition sera inaugurée dimanche au Musée océanographique. Elle vise clairement à changer les mentalités pour qu’enfin s’arrête le massacre des squales

De la santé des requins dépend celle des océans. Toutes les études le prouvent. Et chaque année, 100 millions de squales sont massacrés. Souvent, ils sont pêchés puis rejetés à l'eau sans leurs ailerons, et surtout sans aucune chance de survie. Ce shark finning (littéralement pêche aux ailerons) est destiné à alimenter les marchés asiatiques, et tout particulièrement la Chine qui est particulièrement friande de soupe d'ailerons de requins.

De cette même Chine vient pourtant un grand espoir, celui d'une véritable prise de conscience qui se traduira dimanche par le lancement officiel d'une fascinante exposition au Musée océanographique de Monaco.

On sharks and humanity est l'histoire d'une rencontre entre le directeur général du musée et de l'institut océanographique, Robert Calcagno, et un homme d'affaires chinois, philanthrope et passionné d'art, George Wong.

>>DIAPO. Les requins à l'honneur au musée océanographique de Monaco

Le premier a initié Requins, l'expo sensation, qui connaît un énorme succès depuis un an, en ayant déjà présenté les seigneurs des mers sous un nouveau jour à 700.000 visiteurs.

Le second, qui est aussi chercheur attaché au Musée national de Chine et promeut l'art depuis cinquante ans avec sa société Parkview arts action, a eu l'idée de proposer à la nouvelle génération d'artistes chinois, de relever le défi d'une exposition dans les murs du musée.

Un message qui commence à passer

Un défi relevé de très belle manière et dont la réussite doit aussi beaucoup au commissaire de l'exposition, Huang Du, un homme très connu dans certains milieux artistiques.

Autre partenaire de l'exposition, l'ONG Wild Aid propose aux visiteurs plusieurs documentaires chocs. Ou amusants comme ceux présentant le célèbre basketteur Yao Ming ou Jackie Chan dans des publicités contre la consommation de soupes d'ailerons de requins.

Le président de Wild Aid, Peter Knights, qui était présent, hier, au musée, estimait d'ailleurs que le message commençait à passer et que la demande baissait sensiblement.

En témoigne le geste symbolique du gouvernement chinois qui a interdit la consommation d'ailerons dans les dîners officiels. Et qui a même accepté que cette exposition, après un tour d'Europe, finisse au cœur de la Chine politique, place Tian'anmen.

Une mobilisation suffisante ? Nul ne le sait encore. Car c'est un fait, le requin n'est qu'exceptionnellement dangereux pour l'homme (une dizaine de morts par an en moyenne), mais l'homme est un danger permanent pour le squale.

Une première partie de ces œuvres chinoises a été proposée au public lors des derniers mois. Mais cette seconde exposition est encore plus monumentale. À commencer par le filet dérivant géant qui accueille les visiteurs dans le salon d'honneur du rez-de-chaussée. Il semble vouloir se refermer sur les hommes, comme pour leur faire comprendre.

À l'étage, un autre artiste a transformé un requin en superbe poisson multicolore. « Faut-il que j'aie cette apparence pour que l'on arrête de me massacrer ? », semble-t-il demander.

Quelques mètres plus loin, c'est un immense squale qui est pendu au plafond. Sa position est terrible, celle d'un corps puissant qui produit ses ultimes efforts pour éviter d'être monté à bord.

Il est perdu, la centaine de harpons qui composent son corps ne laisse aucun doute. Plus loin encore, deux enfants s'amusent sur le dos d'un Grand blanc composé d'une multitude d'organismes marins. Un aileron sculpté passe aussi par là, réalisé par un artiste monégasque cette fois.

Là, c'est une cabine qui attend le visiteur (majeur) pour le film d'une performance, celle d'un artiste qui descend nu dans un aquarium où nagent trois requins. Un ballet des corps. Les yeux tristes et géants des requins accompagnent ensuite le visiteur sur la terrasse du musée.

Deux nouvelles œuvres sont proposées : un harpon transperçant un miroir et un aileron géant de 4,50 m de haut, tressé en fil d'aciers. Devant le musée, enfin, un requin transformé en soldat mécanique de Poséidon trône.

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