L'annonce, mardi en conférence de presse, n'est pas anodine. Réfléchissant sur sa politique de grands travaux, le gouvernement a levé le voile sur un projet nouveau de système de financement en associant à la construction, des capitaux privés.
« Il n'est pas question pour l'État de se désengager du développement des grands équipements de la principauté. Mais, pour poursuivre cette politique, il faut trouver d'autres sources de financement, des participations complémentaires privées, explique le ministre d'État. Le gouvernement a une approche pragmatique, prudente et opérationnelle et cela ne se fera pas sous n'importe quelle condition. »
La faute à la crise économique ? Sur les raisons, Michel Roger s'explique : « Le fonds de réserve constitutionnel ne peut plus servir de banque pour financer les grands travaux. Nous souhaitons que sa partie liquide corresponde à l'équivalent de deux années de dépenses publiques pour que Monaco assure sa souveraineté en cas de catastrophe majeure de la zone euro. Il faut imaginer des solutions ainsi pour financer les chantiers à venir : soit on les diffère, soit on recherche des financements. Mais la première solution risque de pénaliser nos entreprises et notre attractivité. »
Aussi, le gouvernement entend financer avec l'argent public des équipements structurants. Et intégrer des partenaires privés pour d'autres activités.
« Le tout dans la plus grande transparence avec des baux de longues durées consentis avec les investisseurs comme pour la construction du Novotel ou du Columbus. L'État garde la propriété du sol et récupère l'immeuble à la fin du bail. Pendant sa durée, soit un loyer est versé, soit l'équivalent sert à financer des équipements publics. »
Discussion nationale
Cette volonté, si elle aboutit, devrait être soumise à une loi de désaffectation pour libérer des parcelles de terre à des promoteurs extérieurs. Un système qui donnerait lieu à des discussions pour chaque projet devant la Haute assemblée.
En parallèle, le gouvernement a chargé un expert parisien de rédiger un rapport mettant en avant les meilleures techniques à adopter dans ce domaine. Selon le ministre d'État, le choix est clair : « C'est la seule politique qui permet de concilier la prudence budgétaire et la nécessité de ne pas stopper les grands travaux. »
En 2012, 230 millions (25 % du budget) seront consacrés aux dépenses d'équipement et d'investissements pour soutenir des chantiers comme le nouveau lycée technique, le centre de gérontologie, les immeubles de l'îlot Rainier-III ou le futur Conseil national. Les derniers avant une nouvelle ère de financement ?
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