Flash-back. Vice-président du Conseil national démissionnaire en 2006, UNAM, sans étiquette, PEP (Principauté éthique progrès), Synergie monégasque… Claude Boisson a connu les vicissitudes de la vie politique à l'aune des dernières élections nationales, dans un climat où « les affaires » se rajoutaient à l'ambiance délétère entre conseillers nationaux.
Mis à l'écart de la vie publique en 2008, ce n'est pas pour autant qu'il a perdu son intérêt pour la politique. Avec ses fidèles amis du groupe de Synergie monégasque - Franck Ferreyrolles, Franck Nicolas, Yves Chaki, Jean L'Herbon de Lussats - il poursuit ses réflexions et veut renouer, sans heurts, avec la vie de l'hémicycle en 2013.
Après la défaite de 2008, le feu sacré de la politique ne vous a donc pas quitté…
Plutôt que « feu sacré », je dirais « le virus ». Six mois après les dernières élections nationales, le groupe de Synergie monégasque a décidé de se réunir deux fois par mois pour discuter de la vie politique du pays et avancer des réflexions. Nous avons même créé un site : www.synergie-mc.org.
Pourtant, on ne vous voit pas sur les bancs du public lors des séances du conseil national.
J'y suis venu une fois. C'est tout. Je regarde les débats sur internet. Et je constate une dégradation du climat politique parallèlement à la dégradation de la situation économique.
Serez-vous candidat en 2013 ?
Synergie monégasque ne va pas faire de liste. Mais nous aurons quelques candidats : quatre ou cinq… Je ne veux pas dire qui aujourd'hui. Il ne faut pas continuer à morceler les forces politiques du pays. Nous ferons le choix d'aller vers un parti. Nous nous situons comme une force d'appoint et synergie monégasque s'inscrira dans un « contrat de législature ».
Vers quel parti irez-vous ?
Rien n'est fixé. C'est trop tôt. Nous souhaitons travailler pour apporter des compétences, selon des règles de conduite précises.
Lesquelles ?
1. Pas de populisme, ni démagogie, ni clientélisme.
2. Réaffirmer notre attachement à la monarchie.
3. Avoir une approche réaliste des besoins économique.
4. Préserver le modèle social (mais pas l'assistanat).
5. Faciliter l'attractivité.
6. Ne pas participer au combat entre les personnes.
7. Accepter le droit à la différence.
Vastes ambitions…
Je regrette que la politique ait continué de se dégrader sur le terrain des invectives personnelles. On peut se battre pour des idées mais pas entre individus.
Quelles opinions avez-vous de l'actuelle majorité ?
Le programme a été réalisé en grande partie. C'est bien. Mais la manière d'y parvenir ne m'a pas convenu. Aujourd'hui, on ne comprend pas les relations entre le conseil national et le gouvernement.
Quelles idées souhaitez-vous défendre ?
L'entreprise monégasque aujourd'hui doit se battre. Plus rien ne sera comme avant. L'argent facile à Monaco, c'est fini. Il faut travailler plus pour faire gagner plus au pays.
Quelle attitude cautionnez-vous face à la crise ?
Il faut cesser de se comporter comme des enfants gâtés. En matière de grands travaux par exemple, certes générateurs de ressource, il va falloir faire des choix et donner des priorités car la situation économique va continuer à se dégrader. La voie dorsale, la ZAC Saint-Antoine, le Yacht-club de Monaco ont été de gros investissements. Il faut poursuivre la construction de 100 logements par an pour les Monégasques. Mais il faut aussi adapter le modèle social aux problèmes économiques actuels. Dans la même logique, je suggère une maîtrise des dépenses sans discernement. Plutôt que de sanctionner tous les services par une baisse généralisée des crédits, il vaut mieux déterminer les postes où de réelles économies sont à faire.
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