Un ballet de voiles a offert un spectacle somptueux au large du port Hercule. Ce matin, les bateaux larguaient les amarres.
La riviera est éternelle et Monaco demeure à tout jamais le symbole éclatant d'un certain art de vivre, celui d'une belle époque pas si lointaine, où beauté, calme et volupté donnaient aux lieux et aux âmes une sérénité semble-t-il inaltérable.
Le temps a passé, le monde a changé, mais hier, au large du port Hercule, quand le ballet de voiles s'est déployé sur la baie, avec comme décor le Rocher et les collines se reflétant dans le bleu azur de la Méditerranée, chacun s'est cru revenu soudain un siècle en arrière.
Là, sur la mer, avec comme seuls bruits le souffle du vent et le clapotis des vagues, oui, vraiment, il n'aurait pas été surprenant d'apercevoir à la barre des bateaux quelques Errol Flynn ou Scott Fitzgerald humant l'air marin, le visage tanné par le sel.
C'est cela la magie de la Classic Week. Ce rassemblement de voiliers classiques, mais aussi de motor-boats d'époque, fête sa dixième édition, mais c'est comme si, en réalité, ces retrouvailles entre équipages passionnés de nautisme n'avaient jamais cessé depuis l'âge d'or du yachting en Principauté.
Les concours d'élégance, hier, ont témoigné du plateau exceptionnel rassemblé par le Yacht-club de Monaco : il y avait là, parmi les quatre-vingts unités présentes, la fine fleur du bateau, des exemplaires uniques, pour certains sauvés de la disparition et restaurés à l'identique. On pense à Hispania, né sur la volonté du roi d'Espagne Alphonse XIII, redevenu ce magnifique vaisseau des mers, sister-ship de Tuiga, et bijou parmi les bijoux que forment les derniers 15 mètres dessinés par le grand architecte naval William Fife.
Remise des prix
Plus qu'une série de résultats ou de batailles navales, la Classic Week véhicule un certain état d'esprit, que l'on peut retrouver aussi en admirant les vieux canots à moteur, eux aussi comme surgis d'affiches ou de cartes postales aux couleurs sépia, et transformant les quais du port en un joyeux concert de moteurs ronronnant comme au bon vieux temps.
Hier soir, la nuit du yachting au musée océanographique concluait (presque) cette Classic Week, puisque ce matin, à 11 h, la remise des prix en sera le point final. De la terrasse du musée surplombant la Méditerranée, nul doute que marins, armateurs et invités ont dû songer, en cette nuit d'été finissant, aux régates d'antan et apprécier, sous les étoiles, d'être les passeurs de traditions d'hier à aujourd'hui.
Avec Tuiga en vaisseau amiral, le Yacht-club, selon la volonté de SAS le Prince Albert II, a toujours su mettre le cap vers demain ? voir les expéditions scientifiques au bout du monde ? tout en restant fidèle aux racines profondes de la tradition maritime en Principauté : yachting classique, élégance, sport... mais avant tout passion. Une passion partagée grâce à la Classic Week.
commentaires