Cet été, les animations sur le port n'ont pas fait recette

L'attentat de Nice, l'annulation de quatre feux d'artifice, moins de stands sur moins d'espace… « On ne peut pas dire que c'est une saison exceptionnelle », résument des commerçants

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N.H.-F. Publié le 22/08/2016 à 05:00, mis à jour le 22/08/2016 à 05:00
Mardi dernier, au milieu des stands qui animent le port Hercule. Un endroit plutôt clairsemé, en plein été…
Mardi dernier, au milieu des stands qui animent le port Hercule. Un endroit plutôt clairsemé, en plein été… Michael Alesi

Pour une semaine du 15 août, c'est désert. Le port Hercule est bien vide, en cette matinée d'été. Il n'y a presque personne entre les stands qui se sont installés là, à la veille de leur départ - ces animations se sont achevées hier.

Le problème, disent les commerçants, c'est que le reste de l'été s'est déroulé de la même manière. « On n'a pas eu beaucoup de monde », résume Suzan, dans son stand de bouche. Elle gère aussi d'autres animations, des voitures miniatures qui filent sur un circuit, par exemple.

Selon celle qui s'exprime avec une pointe d'accent australien, par rapport à l'été précédent, il y a eu « 50 % » de clients en moins en juillet, « 40 % » en août. Et, toujours d'après Suzan, il y a eu beaucoup moins d'Italiens que les autres années. Ils représentent pourtant une grosse réserve de touristes pour la Principauté. Surtout le 15 août, « très, très calme » cette année.

« Une saison pas exceptionnelle »

Son constat, tout le monde le partage, d'un bout à l'autre du port Hercule.

« On ne peut pas dire que c'est une saison exceptionnelle », glisse Monique d'A Picina Casa, derrière le comptoir où elle tend les kebabs et autres paninis. Un doux euphémisme. « Je sais que normalement, il y a plus de monde », juge Vincent, du Petit U Belu. Même si c'est la première année qu'il vend yaourts glacés et autres smoothies ici, Vincent est au courant : en principe, l'été est plus chargé à Monaco.

Les commerçants dressent le même bilan et s'accordent aussi sur les causes. Il y a bien sûr l'attentat de Nice. Conséquence parmi d'autres en Principauté, le Concours international de feux d'artifice pyromélodiques a été annulé.

« Pour nous, quatre feux d'artifice, c'étaient de grosses soirées », situe Monique. Elle le dit avec le recul que confèrent dix ans de présence sur le port Hercule. Monique met en avant, aussi, le contexte économique. D'année en année, elle voit « diminuer le pouvoir d'achat des clients ». Cet été, on lui a demandé de couper un kebab en deux. Histoire de pouvoir partager. Et de diviser la note par autant de moitiés de sandwich.

Un autre problème serait la configuration des animations choisie cet été par la mairie, qui pilote le dossier.

Suzan, par exemple, a installé cinq stands ici. L'an dernier, elle en avait deux de plus. « Cette année, ils ont réduit l'espace », déplore-t-elle. Résultat logique, le bruit du tiroir-caisse résonne moins. Mais surtout, « comme il y a moins d'animations, c'est plus un lieu de passage qu'un endroit où les gens restent longtemps ».

Monique abonde : « Quand il y a plus d'animations, il y a plus l'effet village, les gens passent plus de temps ici. » Comme à Noël, par exemple. Un autre rendez-vous très attendu par plusieurs des commerçants du port Hercule.

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