"C'est un véritable carnage", "On n'a plus rien", "La tempête était trop forte"... Les commerçants de la digue de Fontvieille désabusés
Il y a quatre ans déjà, la digue de Fontvieille subissait les caprices du temps faisant de nombreux dégâts et mettant les commerçants en difficulté. La tempête Adrian et son coup de mer provoquent des dégâts tout aussi importants et désabusent ceux qui font vivre ce quartier privés de leur activité.
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ELODIE ANTOINEPublié le 31/10/2018 à 15:30, mis à jour le 31/10/2018 à 10:43
Il y a quatre ans, un coup de mer identique avait déjà ravagé la digue de Fontvieille et malgré les travaux réalisés depuis, les dégâts sont importants.Photo DR et E.A.
L’atmosphère est post-apocalyptique. La tempête qui s’est abattue dans la nuit de lundi à mardi sur la Côte d’Azur n’a pas épargné le quartier de Fontvieille.
Une fois de plus, les locaux des propriétaires qui se trouvent sur la digue et sur le quai Jean-Charles-Rey n’ont pas été épargnés. Au pub Ship and Castle, on balaie et nettoie l’extérieur. Par chance, si on peut le dire ainsi, l’eau n’a pas trop endommagé l’intérieur de l’établissement.
Jean Rodelato, directeur de Monaco Plaisance, situé juste en face au début de la digue, ne peut pas en dire autant. Il a dû sortir tous les papiers et le mobilier imprégné d’eau.
"Les vagues ont dû déferler par-dessus de la digue. Nous avons perdu le mobilier et pas mal de papiers comme des contrats… Mais il y a pire que nous", se rassure le propriétaire des lieux, en montrant du doigt le carnage qui se trouve à quelques mètres de ses bureaux.
Michel Torre, trésorier et entraîneur au Roca Jet Club, s’active pour tenter de limiter les dégâts sur la machine de Lisa Caussin-Battaglia (championne du club) qu’ils ont retrouvée au milieu du port ce matin.
"Nous savions qu’il y allait avoir de gros dégâts. Quand nous sommes venus hier, dans les environs de minuit, pour récupérer les jets, nous ne pouvions rien faire. La tempête était trop forte et la police nous a demandé de quitter les lieux."
Les portes des locaux ont disparu et les machines qui se trouvaient à l’intérieur n’étaient plus là non plus quand il est arrivé ce matin.
Le préfabriqué, qui se trouvait juste en face du local, a même été déplacé par la force de l’eau. Le chaos total. Et comme si cela ne suffisait pas, l’atelier situé dans un des parkings souterrains du Larvotto, là où le club stockait également des machines et du matériel, s’est quant à lui retrouvé submergé par les eaux.
"Nous n’avons plus rien"
Juste à côté, à l’aide d’une grue, des ouvriers s’affairent pour remettre les gros conteneurs à leur place, qui ont aussi été déplacés. Derrière eux, tables, réfrigérateurs, ordinateurs, chaises et gros sacs poubelles s’amoncellent.
Calmement, Caretta Antonella, propriétaire de Lomac remet de l’ordre dans son local. Il faut dire qu’il ne reste plus grand-chose.
Photo DR et E.A..
Nous avons déjà vécu ça, malheureusement, on ne peut rien faire de plus. Maintenant, il va falloir attendre que tout soit opérationnel pour pouvoir de nouveau travailler. Le plus gros problème, c’est que ça nous bloque notre activité, nous n’avons plus rien. La dernière fois, nous avons attendu deux ans avant que la porte soit réparée. En attendant, nous avions mis un panneau".
Le rideau métallique a cédé et la porte principale est complètement explosée. Rien n’est sûr, mais elle pense que c’est peut-être la structure métallique de la pergola du restaurant d’à-côté qui est venu taper dessus.
"La météo marine n’annonçait rien"
Le regard dans le vide, les traits tirés, Brice Cachita le propriétaire des Perles de Monte-Carlo est dévastée.
"Je ne veux même pas vous montrer à quoi ressemblait l’endroit avant la tempête. Ça me fait trop de peine". Devant son restaurant, il ne reste plus qu’un amas de bois et de ferraille. Tout a été détruit.
"C’est fatiguant car ce n’est pas la première fois. En plus, nous n’avions pas été prévenus qu’une telle tempête allait s’abattre cette nuit, la météo marine n’annonçait rien de tel. Et malgré les travaux qui ont été réalisés, suite à la dernière catastrophe, les dégâts sont toujours aussi importants. C’est un véritable carnage."
Pour tous, alors que le plus gros du nettoyage et du débarras est fait, il ne leur reste plus qu’à prendre leur mal en patience, avant de pouvoir reprendre leur quotidien. Celui qu’ils avaient encore lundi soir, lorsqu’ils ont quitté la digue de Fontvieille.
Photo DR et E.A..
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