La comédienne a dîné jeudi soir dans les caves de l’Hôtel de Paris pour présenter son vin italien à 65 amateurs réunis par le Wine & Business Club Monte-Carlo. Et partager une passion
Son vin est proposé sur les cartes de La Trattoria d'Alain Ducasse, du Monte-Carlo Beach, de La Petite Maison à Nice où elle déjeune ce midi… Depuis 2005, Carole Bouquet n'est pas uniquement comédienne. Elle est aussi - tout autant - « vigneronne ». À Monaco, elle présentait, hier soir, « Sangue d'Oro-Passito di Pantelleria », son vin. Une soirée organisée dans les caves de l'Hôtel de Paris par le Wine & business club Monte-Carlo présidé par Guy-Thomas Levy-Soussan. Carole Bouquet nous y a confié sa passion.
Qu'est-ce qui vous lie à Pantelleria, cette petite île entre la Sicile et la Tunisie ?
J'ai une passion pour l'Italie depuis plus de trente ans. J'aime ce pays d'une manière irraisonnée. C'est presque une utopie. Cette île, c'est, pour moi, donner corps à cette utopie ; être au berceau de toutes les cultures. J'ai connu ce lieu, il y a 15 ans. C'est un caillou de 50 km sur 20, au milieu duquel surplombe un volcan. Je n'ai l'électricité que depuis cette année.
Un peu rude…
La terre y est austère et le produit de cette terre est quelque chose d'une douceur infinie…
Comment vous êtes-vous installée là-bas ?
J'ai d'abord acheté un hectare. J'ai remis en état les vignes, les oliviers, les câpriers. Année après année, j'ai acquis au total 13 hectares auprès de 70 personnes ; sans jamais penser à faire du vin.
Alors, comment vous est venue l'idée d'exploiter les vignes ?
Au départ, c'est comme un accident. Comme si j'avais trébuché. Je voulais faire quelque chose de ce raisin si rare. Je suis allée vinifier chez quelqu'un. Mais le résultat ne m'a pas plu. J'ai donc construit un chai et suis allée chercher un des meilleurs œnologues d'Italie qui m'a suivie dans ma passion.
Combien de bouteilles produisez-vous ?
14.000 par an. C'est très peu. Il n'y a que deux personnes qui travaillent toute l'année. Je pourrais tout au plus doubler la production.
Comment conjuguez-vous vos deux métiers ?
C'est très compliqué. Entre les tournées pour les lectures d'Antonin Artaud, les voyages pour la présentation du dernier Téchiné (et qui est un pur bonheur *), il faut beaucoup de passion. Je ne suis pas allée sur l'île depuis septembre…
D'autres artistes de renom produisent leur vin. L'art et le vin seraient-ils faits pour se comprendre ?
Non. Mon vin n'est pas un vin d'actrice. C'est le vin de ma terre. C'est une partie de moi. C'est comme cela que je suis devenue vigneronne.
*Impardonnables, d'André Téchiné, avec, notamment, Carole Bouquet et André Dussollier.
www.sanguedoro.it
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