"Ça nous a donné une sécurité, des garanties...": près d’un demi-million d’euros offerts au CHPG

La Compagnie monégasque de banque et ses clients ont levé 470.955 e au profit du CHPG, qui a utilisé une partie de cette collecte pour se doter en matériel et passer la crise plus sereinement.

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Thibaut Parat tparat@nicematin.fr Publié le 23/06/2020 à 22:48, mis à jour le 23/06/2020 à 22:50
Un peu plus de cent clients de la banque privée ont répondu à cet appel aux dons. Photo Jean-François Ottonello

En pleine crise sanitaire, à la fin du mois de mars, bon nombre d’experts prédisaient un orage épidémique sur la région Paca. Le CHPG, comme tous les hôpitaux, avait renforcé son service de réanimation de 24 lits supplémentaires. Tous attendaient cette fameuse vague. Elle n’a jamais franchi la frontière monégasque.

Un autre tsunami a, toutefois, déferlé sur l’hôpital du pays. Celui du don de soi et de la générosité. On ne compte plus la quantité d’attentions à l’égard des soignants – alors applaudis chaque soir à 20h – pour leur donner un peu de baume au cœur. Ni même les gestes financiers pour soulager une structure sous tension.

"À l’époque, on était submergés de travail avec des dépenses qui nous tombaient dessus tous les jours et des recettes qui s’étaient complètement arrêtées puisqu’on avait quasiment fermé toutes les activités programmées", rappelle Benoîte de Sevelinges, directrice du Centre hospitalier Princesse-Grace.

Réflexion pour le futur

Parmi ces âmes généreuses, un gros donateur: la Compagnie monégasque de banque qui, après avoir fourni 12.000 masques, dont un reliquat de l’épidémie de Sras, et 700 litres de gel hydroalcoolique, a débloqué 100.000 euros pour l’hôpital. Et appelé, par mail, à la générosité de ses clients, alors toujours confinés.

"On a voulu aller au-delà des dons de masques et de gel en récoltant une somme d’argent pour donner au CHPG de la flexibilité, afin qu’il se dote de matériel", justifie Francesco Grosoli, administrateur délégué de la CMB. L’appel aux dons a fait mouche auprès de 103 clients. Que des particuliers.

Résultat: un chèque à six chiffres de 470.955 euros (1) déposé ce lundi à la direction de l’hôpital monégasque. Une collecte prolifique, déjà utilisée à bon escient.

"Ça nous a donné une sécurité, des garanties sur le fait qu’on pouvait investir dans du matériel et, donc, limiter les risques", reconnaît Benoîte de Sevelinges.

Outre le renforcement des équipements médicaux des services de soins dédiés au Covid-19 et la protection du personnel et des patients, l’hôpital s’est doté d’un automate pour les tests PCR – faisant suite à un prélèvement nasopharyngé – et de ses consommables.

"Au début de la crise, on mettait 48 heures pour avoir les résultats d’un test car les prélèvements partaient à Marseille et Paris [dans des laboratoires spécialisés, ndlr]. Début avril, les techniques courtes ont été validées. ça a tout changé. On laissait le patient dans le box des urgences et, en deux heures, on savait où l’orienter et ce qu’il en était. C’était moins angoissant pour lui", détaille la directrice.

Du matériel de bloc opératoire a aussi été acquis à la demande des anesthésistes, notamment un aspirateur de fumées. Mais aussi des respirateurs, un simulateur neuromusculaire, un équipement de surveillance de pneumologie, des échographes…

"Désormais, on est en train de mener une réflexion sur la manière de protéger l’hôpital, comment l’adapter aux besoins générés par la pandémie et ceux que d’éventuelles autres pandémies vont générer, explique-t-elle. La phase 1 du nouvel hôpital n’arrivera qu’en 2026. En attendant, on va engager un certain nombre de travaux comme la création d’une unité de soins continus. C’est une unité hybride qui nous servira comme lit de chirurgie en temps normal et, en cas de besoin, de lit de soins continus pour les patients plus graves."

Des travaux engagés

Le CHPG devrait aussi, cet été, engager des travaux sur les gaines d’aération pour augmenter le débit d’air. Un système d’aération et de ventilation qui, bien que suffisant en temps normal, a montré ses limites en temps de crise.

"On était bien heureux que le chantier du nouvel hôpital soit fermé pendant la crise et que la démolition du Bel Air n’ait pas commencé. Du coup, on a pu ouvrir les fenêtres pour rajouter de l’air."

À la rentrée, si les conditions sanitaires le permettent, le CHPG organisera un événement pour remercier toutes celles et ceux qui, sans exception, ont participé à l’élan national.

(1) Dont les 100.000 euros de la CMB.

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