Identité des victimes, analyses toxicologiques, vitesse excessive... le point sur l'enquête après l'accident mortel à Monaco

Une dizaine de jours après la sortie de route qui a coûté la vie à trois hommes dans le tunnel Louis-II, l’identité des victimes a été confirmée ce mercredi mais des zones d’ombre demeurent.

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Thomas Michel Publié le 14/04/2023 à 07:30, mis à jour le 14/04/2023 à 08:29
Les enquêteurs s’efforcent de reconstituer le puzzle d’indices pour dresser avec certitude le scénario du tragique accident. Photo Jean-François Ottonello

Une dizaine de jours après l’accident de la route mortel survenu dans le tunnel Louis-II, les stigmates nés du brasier ont été gommés dans la perspective imminente des Grands Prix électrique et F1 ; l’enquête se poursuit au rythme des expertises scientifiques et techniques ; et les familles des victimes, profondément meurtries, attendent de récupérer la dépouille de leur proche, autant que des réponses, pour entamer leur deuil.

Alors que la période légale de flagrance est arrivée à son terme, la Division de police judiciaire de la Sûreté publique, après les premières constatations et auditions d’urgence, est entrée dans la phase plus complexe dite d’enquête préliminaire. "Rien en l’état, ne justifie l’ouverture d’une information judiciaire et la saisine d’un juge d’instruction", précise à Monaco-Matin le procureur général par intérim, Morgan Raymond, qui dresse un point d’étape sur l’enquête de cet accident qui a fait trois morts.

L'identité des victimes confirmée

Pratiquées mercredi 5 avril à Monaco, les autopsies des corps des trois victimes ont permis de confirmer, ce mercredi, leur identité. Un expert en génétique a, pour cela, réalisé une analyse comparative de prélèvements biologiques réalisés sur les défunts et leur famille.

Il s’agit bien de trois trentenaires, un Français et deux Suisses. Deux des victimes travaillaient dans le milieu bancaire monégasque et vivaient à Monaco pour l’une ; dans la proche région française pour l’autre. La troisième victime résidait en Suisse.

Les résultats des analyses toxicologiques attendus

Les victimes ayant fréquenté un établissement de nuit du Larvotto, avant d’être refoulées d’un second, la rumeur monégasque résume cet accident à une vitesse excessive et aux conséquences d’une consommation excessive d’alcool, voire de drogue, qui aurait altéré le discernement du conducteur. Mais les expertises n’ont pas rendu leur verdict sur ce point comme bien d’autres, nous révèle Morgan Raymond.

"Les enquêteurs demeurent dans l’attente des résultats des analyses toxicologiques des prélèvements réalisés lors des autopsies, lesquels permettront de confirmer ou d’infirmer certaines hypothèses de travail des enquêteurs sur les causes de l’accident. Ces éléments seront complétés par une expertise technique réalisée sur le véhicule accidenté. Compte tenu de l’avancement de l’enquête diligentée du chef d’homicide involontaire, aucune hypothèse n’est exclue pour l’heure sur les circonstances de l’accident."

Il semblerait toutefois que l’intervention d’un tiers ne soit pas à l’ordre du jour.

La vitesse excessive

"Il semble en l’état actuel des investigations qu’une vitesse excessive soit la cause, sans doute non exclusive, de l’accident", confiait le procureur général par intérim, Morgan Raymond, deux jours après l’accident.

Depuis, des images de vidéosurveillance privées [à défaut de caméra sous le tunnel, qui en est dépourvu] auraient permis aux enquêteurs de visualiser les derniers instants précédant l’impact de l’Audi Q3 contre le mur avant l’entrée de l’Auditorium Rainier-III, et son embrasement.

Différentes sources évoquent une vitesse avoisinant les 150 km/h mais ces estimations visuelles devront être affinées après expertise du véhicule. Difficile d’ailleurs d’imaginer établir une vitesse précise, plutôt une fourchette.

Les établissements de nuit sensibilisés

Les témoignages et éléments de vidéosurveillance compilés par les enquêteurs de la Sûreté publique ont permis de retracer le scénario de la nuit du 31 mars au 1er avril et le fait, notamment, que les victimes aient fréquenté un établissement de nuit. Le procureur monégasque Morgan Raymond confirme à Monaco-Matin que ce dernier ne craint rien pénalement mais sera "comme les autres, fortement sensibilisé" à l’attention à porter à la clientèle.

Divers témoignages parvenus à Monaco-Matin faisaient également état d’un quatrième individu ayant rejoint les trois victimes lors de la soirée et les ayant quittées peu avant le drame pour regagner son domicile proche, à pied. "Aucun élément de l’enquête ne permet de confirmer la présence d’une quatrième personne ayant partagé la soirée avec les victimes et les ayant quittées quelques instants avant le drame", tranche Morgan Raymond.

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