Sauter depuis les rochers: un jeu d’ados parfois mortel

Quatorze ans séparent ces deux histoires que tout rapproche :  Steeve, Mathieu, deux jeunes qui ont perdu la vie en contrebas des falaises

La rédaction Publié le 18/08/2011 à 10:48, mis à jour le 29/12/2011 à 13:32
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Les jeunes n'ont pas conscience du danger. Ils n'hésitent pas à prendre des risques pour se jeter dans la mer depuis les falaises qui bordent le chemin des douaniers comme ici à Cap-d'Ail. Certains escaladent même les grillages avant de se jeter (photo ci-contre) . (Photo Dulière/Rungi)

Steeve, 15 ans, 30 juin 1997. Décédé. Mathieu, 14 ans, 8 août 2011. Décédé.

Ironie du sort : les deux jeunes garçons n'ont pas sauté ce jour-là. Ils cherchaient à aider un ami en difficulté dans un mer démontée. L'adolescence, l'âge où tout est permis. Où l'on se sent invincible. Où il s'agit de prouver à ses pairs que l'on est grand. L'âge aussi des bêtises. Où l'on cherche à repousser ses limites, à multiplier les expériences.

Sauf que les choses ne se terminent pas toujours bien. L'été, les jeunes s'amusent à sauter dans la Grande Bleue depuis les rochers qui bordent la mer. Nombreux sont ceux qui ont un jour défié les lois de la pesanteur en s'élançant au-dessus de la Méditerranée. Forcément, cela pose de gros problèmes de sécurité. Sur la partie Est de la Riviera française, entre Menton et Cap-d'Ail, sur le sentier des douaniers, les bons « spots » sont connus de tous. Ce sont finalement toujours les mêmes, d'une année sur l'autre, parfois depuis des décennies.

Risques accrus avec le vent

Mais il arrive qu'une banale après-midi d'été tourne au drame. Ça a été le cas pour Mathieu, le 8 août dernier, et pour Steeve, il y a quatorze ans. Tous deux ont sauté depuis Roquebrune-Cap-Martin. Pas exactement au même endroit, de part et d'autre du Cap. Hormis l'emplacement, les conditions étaient identiques. On a tendance à penser spontanément au risque de fracture si le saut ou le plongeon est raté et que la personne arrive dans une mauvaise position dans l'eau. Sauf que dans ces deux cas, c'est la météo qui a causé le drame.

Une mer agitée davantage qu'à l'accoutumée et surtout du vent. Ce sont les vagues qui ont projeté les baigneurs contre les rochers. Les panneaux de signalisation à l'entrée des chemins avisant le public des dangers ne précisent pas toujours le risque encouru en plongeant depuis un promontoire naturel. La législation prévoit la possibilité pour les municipalités de prendre des arrêtés interdisant l'accès aux zones dangereuses.

A Cap-d'Ail, contrairement à Roquebrune-Cap-Martin (lire par ailleurs), aucun document de la sorte n'existe « parce qu'il n'y a pas de lieu propice à ce genre de pratique» indique-t-on du côté des Services généraux.

Pourtant, c'est entre le cap Rognoso et la Pinède que se rejoignent les adolescents.

Ils longent les barrières d'une maison au-dessus du vide pour se jeter dans l'eau une quinzaine de mètres plus bas. Ils n'hésitent pas à filmer leurs exploits. On les trouve facilement sur Internet.

Mais un rien suffit à faire basculer une journée tranquille dans l'horreur...

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