Un énième épisode du feuilleton consacré aux automobilistes en état d'ivresse s'est poursuivi devant le tribunal correctionnel avec, dans le premier rôle, Pasquale. Cet Italien a comparu menotté à l'audience après son placement en détention provisoire.
Le quadragénaire, résidant à Menton, conduisait avec un taux de 1,26 mg/litre. Une proportion proche du coma éthylique. Il a été condamné à huit jours ferme et 45 euros d'amende.
Vendredi dernier, à 19 h 55, l'agent d'entretien s'engage sur l'échangeur de Saint-Roman et perd le contrôle de son véhicule. L'accident, fort heureusement, ne fait pas de blessé.
Les policiers arrivent et notent l'ivresse du conducteur. Sans erreur d'appréciation possible ! Le président Florestan Bellinzona, en effet, paraît effaré, effrayé par les chiffres.
"Comment pouviez-vous conduire avec 2,54 g d'alcool dans le sang! Qu'aviez-vous bu pour en arriver à ce taux ?
- Deux pastis et deux verres de vin, répond Pasquale, avant de partir de Menton."
Le magistrat est étonné que quatre verres puissent entraîner un tel taux d'alcoolémie. Le prévenu affirme n'avoir pas bu plus ! Il avoue ensuite que sa beuverie lui sert à s'échapper d'un abîme moral engendré par des problèmes familiaux.
Faut-il en conclure que ses accès alcooliques sont répétés pour oublier ses déboires personnels? "Je ne bois jamais, assure le détenu dans le box.
- Pourtant, vous avez été condamné en octobre 2010, à Nice, pour les mêmes faits reprochés aujourd'hui, clame le président.
- Je vous le jure. Ce n'est pas moi!
- Pourtant cette mention apparaît sur votre casier judiciaire français…»
La procureure Cyrielle Colle est surprise aussi.
"Monsieur n'était pas en état de conduire. Soit il a arrêté de compter les verres, soit le dosage était hors norme. Un antécédent ne lui a pas servi de leçon. Malgré la nécessité de travailler et une situation financière précaire, huit à dix jours de prison s'imposent."
Le défenseur, Me Arnaud Cheynut, sollicitera une seconde chance pour son client: le sursis.
"Il est anéanti! Il a des enfants majeurs à charge, de nombreuses dettes. N'aggravez pas sa situation. L'indulgence l'aidera à vite retrouver du travail…"
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public.
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