Yves Bouvier, est ce marchand d'art genevois qui avait vendu au président de l'AS Monaco, l'homme d'affaires Dmitry Rybolovlev, de nombreux tableaux de maître.
Mis en examen pour recel de vol à titre habituel par un professionnel, Yves Bouvier, de 52 ans devra en outre s'acquitter d'une caution de 27 millions d'euros.
Cela correspond à la somme déboursée par Dmitri Rybolovlev, président de l'AS Monaco, pour acquérir plusieurs oeuvres de Picasso, dont une "Femme à l'éventail".
Une belle-fille de l'artiste, Catherine Hutin-Blay, la fille de la deuxième épouse du peintre, avait porté plainte en mars, affirmant que des oeuvres lui appartenant avaient été volées.
Elle venait d'être alertée par un restaurateur brésilien de tableaux.
Deux ans plus tôt, celui-ci était intervenu, à la demande d'un intermédiaire, sur des toiles du maître espagnol qu'on lui avait demandé de restaurer et de maroufler (monter sur un support).
Il s'agirait d'huiles de la collection de Mme Hutin-Blay, 68 ans, qui, selon sa version, les croyait toujours entreposées à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) depuis 2008.
Sur les murs du chalet de Dmitry Rybolovlev à Gstaad
Une fois restaurés, les tableaux auraient rejoint les locaux d'une société suisse appartenant à Yves Bouvier, puis vendus au milliardaire russe Dmitri Rybolovlev.
Celui-ci s'est porté partie civile, expliquant les avoir acquis de bonne foi.
Dans un communiqué, le porte-parole d'Yves Bouvier, Marc Comina, a argué de la "bonne foi" de son client.
Selon sa version, Yves Bouvier a expliqué lors de son audition par la juge d'instruction l'acquisition de "deux portraits à la gouache et de cinquante-huit dessins à l'encre de Picasso qu'il a achetés en 2010 à un trust présenté comme étant celui de Catherine Hutin-Blay, puis vendus à Dmitry Rybolovlev en 2010 (les encres) et en 2013 (les gouaches)".
Selon lui, les deux "tableaux n'ont pas été vendus en catimini", mais "sur facture par la société d'Yves Bouvier, MEI Invest, pour orner les murs du chalet de Dmitry Rybolovlev à Gstaad, au vu et au su de tous ses visiteurs".
Ils "étaient destinés à être exposés publiquement, de même qu'ils devaient figurer dans un livre entièrement consacré à sa collection", poursuit Marc Comina.
"A la date d'aujourd'hui, Yves Bouvier continue à penser que Catherine Hutin-Blay a autorisé la vente de ces oeuvres et que le montant de cette vente a été encaissé", affirme Marc Comina.
Où est passé l'argent?
"Sur indication des avocats du trust de Catherine Hutin-Blay, le montant de la transaction a été versé sur le compte en banque de ce trust établi au Lichtenstein", a-t-il insisté.
Une version contestée par l'intéressée qui, par son avocat, assure n'avoir "jamais donné son consentement ni reçu de paiement pour les ventes de Tête de femme, Espagnole à l'éventail et des 58 dessins, réalisés à son insu".
"Elle n'est bénéficiaire d'aucun trust et ne connaît pas M. Bouvier", selon ce texte.
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