L'avocat d'Yves Bouvier, maître Francis Szpiner, ira au combat jeudi en présentant à huis clos sa "requête en nullité de procédure" devant la Chambre du conseil de la Cour d'appel de Monaco (chargée d'examiner les décisions des juges d'instruction). Il sera secondé par François Baroin, qui troque pour l'occasion son écharpe de maire de Troyes pour sa robe d'avocat.
La décision sera mise en délibéré. Maître Szpiner entend dénoncer "une enquête préliminaire, empreinte de partialité, qui est un scandale judiciaire". "L'enquête a été faite avec un parti-pris systématique" en faveur du président de l'AS Monaco, assène-t-il en parlant d'un "empressement confinant à la servilité".
En face, la défense du Russe, chapeautée par maître Tetiana Bersheda, dénonce une pure "manoeuvre judiciaire" pour éviter le fond du dossier.
37 oeuvres d'art pour deux milliards de dollars
L'homme d'affaires suisse avait négocié 37 oeuvres d'art d'exception pour un montant de deux milliards de dollars pour le président de l'AS Monaco, via deux sociétés offshore appartenant aux filles du milliardaire. Jusqu'à la brutale rupture entre les deux hommes au bout de onze ans.
Yves Bouvier prétend avoir été attiré à Monaco dans un guet-apens par l'oligarque, le 25 février 2015. Attendu par la police monégasque, il a été mis en examen deux jours plus tard pour "escroqueries" et "complicité de blanchiment". Le Suisse avait été laissé libre contre une caution de 10 millions d'euros, finalement ramenée à 7,5 millions.
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