Mohamed avait quitté précipitamment Nice pour retrouver sa compagne, enceinte de sept mois, en Principauté. Mais ce Tunisien de vingt-neuf ans allait payer pour la "méconnaissance" d'une mesure de refoulement du territoire monégasque prononcée à son encontre depuis mars 2011.
Une infraction suffisante pour comparaître devant le tribunal correctionnel, sanctionnée par une peine de huit jours d'emprisonnement avec sursis.
Ce dimanche 3 mai 2015, soucieux de l'état de grossesse de son amie, le prévenu se rend au domicile de la jeune femme, aux Moneghetti.
Mais un différend familial éclate rapidement et les policiers sont alertés. À leur arrivée, ils contrôlent l'identité du compagnon et les fonctionnaires constatent que cet homme fait l'objet d'une mesure d'expulsion.
"Vous saviez pertinemment que vous ne deviez pas venir à Monaco, lance le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. En portant un regard sur votre casier français, il est fait mention de trois condamnations pour ivresse… Qu'est qui a motivé votre décision ?
- L'état de mon amie m'empêchait de lui demander de me rejoindre temporairement à Nice. Notre relation a huit ans. Alors je m'inquiétais. Rien d'autre… J'avais fait une demande…"
Ce ne sont que des balivernes pour le procureur Alexia Brianti.
"Monsieur s'inquiète alors qu'un différend important provoque la venue des services de police. Ce n'est pas sans raison s'il est défavorablement connu en Principauté. Et jusqu'à preuve du contraire, le prévenu n'a jamais demandé de dérogation de la mesure qui le frappe au Ministre d'État. Vous le condamnerez à quinze jours d'emprisonnement assorti du sursis."
À l'heure du délibéré, le tribunal réduira de moitié les réquisitions du ministère public.
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