Place Masséna : ils disent non à l'état d'urgence

Ils ne lâchent rien.

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S. G. Publié le 13/03/2016 à 05:10, mis à jour le 13/03/2016 à 05:10
De très nombreux membres d'associations et simples citoyens ont manifesté, hier, place Masséna à Nice.
De très nombreux membres d'associations et simples citoyens ont manifesté, hier, place Masséna à Nice. S. G.

Ils ne lâchent rien. Et ne lâcheront rien. D'ailleurs, c'est écrit noir sur blanc. « Nous ne céderons pas », brandit, en tête de cortège, Teresa Maffeis, la pasionaria tout de vert vêtue, militante éternelle d'AdN. « Nous ne pouvons plus accepter ces atteintes aux libertés », peste-t-elle, au milieu de tous ceux, membres d'associations (1) ou simples citoyens, venus, hier, place Masséna, manifester contre l'état d'urgence et contre l'extension de la déchéance de nationalité.

« Nous sommes d'accords pour être en sécurité, mais pas au détriment de nos libertés. On voit bien les dérives possibles, contrôles au faciès et la police qui va pouvoir faire ce qu'elle veut », harangue encore Teresa Maffeis.

« Société du contrôle généralisé »

A ses côtés, Cécile Dumas, conseillère municipale à Antibes et secrétaire départementale du PCF 06, ou encore David Nakache, président de l'association « Tous citoyens ! » Mais aussi la présidente d'Amnesty International, Geneviève Garrigos.

« L'état d'urgence conduit à des décisions arbitraires, des dérives autoritaires. Inscrire l'état d'urgence dans la Constitution, c'est graver dans le marbre ce régime d'exception qui permet l'action des forces de sécurité sans contrôle du juge », disent en chœur les manifestants. Qui comptent bien ne pas « simplement » battre le pavé, conscients que cette cause n'est forcément pas évidente pour tout le monde, dans un contexte national post-attentats. « Nous allons institutionnaliser ce type de manifestations, mais nous allons aussi aller à la rencontre des gens, dans les quartiers pour dire : oui, il est nécessaire que l'État protège les habitants face au terrorisme, mais non, il n'est pas nécessaire pour autant de remettre en cause les droits et les libertés. Nous refusons une société du contrôle généralisé. »

Au Sénat le 16 mars

L'état d'urgence a été décrété par le gouvernement et prolongé jusqu'au 26 mai. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l'inscription, dans la Constitution, de l'état d'urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour « un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Il a été voté à l'Assemblée. Il sera débattu au Sénat à partir du 16 mars.

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