Jet, yacht, hélicoptère, villa de luxe... la presse hongroise traque les avoirs du clan de Viktor Orbán sur la Côte d’Azur

Depuis des mois les jets privés, bolides et villas azuréennes censées appartenir à des proches du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, font les choux gras de la presse de ce pays aux confins de l’Union européenne.

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Eric Galliano Publié le 20/06/2025 à 14:11, mis à jour le 20/06/2025 à 14:11
Cette villa surplombant la baie de Cannes pourrait appartenir à l’homme le plus riche de Hongrie... Et amis d’enfance du Premier ministre Viktor Orbán. Photo Justine Meddah

Jet, yacht, hélicoptère et villa de luxe sur la Côte d’Azur. Les signes extérieurs de richesse de l’oligarchie hongroise s’étalent, depuis des mois, dans la presse de ce pays aux confins de l’union européenne. Du moins, celle qui n’appartient pas à l’un de ces magnats de Budapest qui comme, Lőrinc Mészáros, ont vu leur fortune exploser sous l’ère Orbán.

Mészáros, présenté comme l’homme le plus riche du pays, pesant plus d’un milliard d’euros, fait l’objet d’une attention toute particulière dans cette traque aux avoirs. Sans doute parce qu’il est un "ami d’enfance" de l’indéboulonnable Premier ministre d’extrême droite. Viktor Orbán fêtait le 29 mai dernier ses 15 ans à la tête de la Hongrie. Il a enchaîné pas moins de 4 mandats. Une parenthèse qui a manifestement profité à ses proches. Son ami d’enfance, mais aussi son gendre, à peine 39 ans et déjà multimillionnaire, ou encore son propre père, un ancien ingénieur agronome et ex-socialiste qui a bâti un empire dans les engrais... Des fortunes souvent amassées à coups de subventions européennes.

"Grâce à Dieu, la chance et Viktor Orbán"

C’est ainsi que Lőrinc Mészáros avait résumé les clés de son succès dans l’une de ses rares interview: "Grâce à Dieu, la chance et Viktor Orbán". Sans doute aussi grâce aux fonds européens. L’homme d’affaires a d’abord prospéré dans les marchés publics subventionnés par l’UE avant d’étendre son empire dans des domaines aussi variés que l’immobilier, le courtage, ou encore les spiritueux. Est-ce lui d’ailleurs qui se cache derrière le rachat, il y a quelques années, d’un vignoble historique du bordelais de plus de 60 hectares. La presse hongroise en semble convaincue. Elle présente le gérant de la société Winemajor comme "le vigneron de Mészáros".

Or, cette société de droit française détenue par une autre entreprise de droit hongrois, celle-là, a réalisé en 2024 une autre opération immobilière. Cette fois pas de vignes mais un joli jardin de 1.700m2 agrémentant une coquette villa de Vallauris. Si le montant de cette transaction de luxe reste pour l’heure un mystère, le précédent propriétaire de ce bien d’exception l’avait lui-même acquis deux ans plus tôt pour plus de 10 millions d’euros. Le prix du pied à terre de Mészáros sur la Côte? Les journalistes hongrois, sans en avoir la preuve, ont traqué les escales répétées à Cannes d’un jet privé censé appartenir au milliardaire. Tout comme la présence du Rose d’Or, un yacht de 65mètres, dans les eaux méditerranéennes entre la cité des festivals et la principauté.

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La Ferrari du gendre milliardaire

A Monaco, les photos d’une Ferrari SF90 Spider noire immatriculée en Hongrie fait aussi jaser. Le bolide à 500.000 euros hors option pourrait être celui d’István Tiborcz, le jeune, beau et riche époux de l’une des filles Orban. Du Rocher à Marbella en Espagne, les apparitions du gendre milliardaires au volant de sa Ferrari noire ont maintes fois été photographiées par des spotters automobiles.

Ces signes ostentatoires de richesse du clan Orbán sont devenus un sujet majeur en Hongrie, à moins d’un an des prochaines élections nationales. D’autant plus que le mouton noir de l’Europe s’est plusieurs fois fait épingler par la Communauté pour l’opacité de ces montages financiers.

Le gendre du Premier ministre s’était d’ailleurs, lui-même, fait épingler en 2018 par l’Office européen de lutte antifraude qui avait conclu que des appels d’offres remportés par István Tiborcz présentaient de "sérieuses irrégularités" et évoqué "un schéma de fraude organisé". La Hongrie avait alors remboursé rubis sur l’ongle plus de 40 millions d’euros de subventions européennes.

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