Gilets jaunes azuréens :

Au plus fort de la journée, ils étaient environ 600 dans le cortège niçois. Manifestation pacifique, avec une revendication phare : la mise en place du référendum d'initiative citoyenne

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Stéphanie Gasiglia sgasiglia@nicematin.fr Publié le 16/12/2018 à 12:25, mis à jour le 26/12/2018 à 12:25
Le premier cortège parti de la place Masséna a rejoint les «gilets jaunes» arrivés sur la prom' à moto ou en voiture. La  convergence des luttes, direction la gare Thiers et l'avenue Jean-Médecin.
Le premier cortège parti de la place Masséna a rejoint les «gilets jaunes» arrivés sur la prom' à moto ou en voiture. La convergence des luttes, direction la gare Thiers et l'avenue Jean-Médecin. Frantz Bouton

Les « gilets jaunes » azuréens ont-ils livré leur dernier combat avant extinction de la lutte ou ont-ils écrit un nouvel épisode de leur histoire ? Hier, était-ce le baroud d'honneur ou l'acte VI en ligne de mire ?

Réponse en chanson dès 11 heures sur la place Masséna à Nice, où les contestataires avaient été appelés à converger de tout le département : « On lâche rien ! ».

Au plus gros de la manif, plus de 600 « gilets jaunes » ont battu le pavé dans les rues niçoises. Pas la folie des grands soirs. Pas la mort du petit cheval non plus... La guerre d'usure semble enclenchée, même si certains « gilets jaunes », comme Johnny Toulouse ont appelé à une trêve pendant les fêtes de fin d'année.

« On sera encore là samedi prochain. Et toute la semaine aussi au travers de multiples actions. Non, Macron, on ne faiblit pas », commente un interlocuteur des «gilets jaunes pacifiques 06».

« Le peuple prend la parole »

Encadrés par un efficace dispositif de sécurité « spécial gilet jaune », quelque 400 personnes ont entamé la marche derrière une immense banderole : « Le peuple prend la parole ». Direction la mairie de Nice pour un stop où Marseillaise et sifflets se sont mêlés dans une improbable cacophonie. Autour du cortège, des hommes et femmes en jaune distribuaient des flyers sur le RIC. Le référendum d'initiative citoyenne devenue revendication phare du mouvement avec l'augmentation « des revenus de base ».

« Vraie vie »

« On n'a plus confiance en l'état, plus confiance en nos politiques tous corrompus, tous vendus aux banques et aux gros patrons qui ne paient pas d'impôts. Avec le RIC, le peuple sera maître de son destin », argumente Lisa, alors que le cortège arrive sur la promenade des Anglais. Au milieu des manifestants, c'est lancer de (poupée) Macron. Nissa La Bella est sur toutes les bouches... « Nous, on a les mains dans le cambouis, eux, ils l'ont dans les petits fours. Les politiques sont coupés du monde. Le RIC c'est la vraie vie, les vrais gens », renchérit Pascal, drapeau français dans le vent.

Une minute de silence pour Strasbourg

La manif fait une pause devant le théâtre de Verdure, où les «gilets jaunes» qui arrivent de l'Allianz Riviera rejoignent le cortège. Motos, voitures, garées côté mer sur deux voix de circulation. Embouteillages à la clé. Ils sont désormais plus de 600, selon une source policière. « Macron a cru qu'en nous jetant des miettes on allait ramper pour les attraper. Il va devoir encore céder sur bien des choses, car on n'est pas près de raccrocher le gilet », décrypte, Anne, entre deux « Macron on n'est pas des citrons ».

Midi et une minute de silence est observée en hommage aux victimes de l'attentat de Strasbourg. « c'est important de faire un geste, symbolique. Encore plus à Nice, où on a tous souffert de l'attentat », commente Leïla .

« Petit papa Macron »

Sur la Prom', ça devient difficilement gérable. Le cortège se scinde en deux. Chaussée sud et chaussée nord en jaune.

De saison, les manifestants entonnent un « petit papa Macron, arrête de prendre notre pognon », avant de tourner sur Gambetta. Et d'embrayer devant la gare Thiers avant l'avenue Jean-Médecin. À terre, devant Nice Etoile, toujours dans le calme et sans débordements, 8 danseurs du SUAPS (service des sports de l'Université) ont livré pour 3e fois leur chorégraphie citoyenne, une moitié de gilet jaune sur les épaules. « Parce qu'on est à moitié des "gilets jaunes" et à moitié des jeunes citoyens ».

Retour sur Masséna. « Allumez le feu» à fond. Une partie des « gilets jaunes » est déjà en route pour Antibes (lire par ailleurs). Le reste du cortège se disperse. Acte V terminé. Et après ? « Pas la peine de poser la question. On recommence », sourit un « gilet jaune ».

“Rhôooooooooo!”

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