Elles étaient 15 autour d’une table du restaurant La petite Garoupe, lundi matin. Au centre, l’organisatrice: Marika Roman, adjointe au maire d’Antibes, notamment déléguée à la réserve communale de sécurité civile. Une entité au sein de laquelle les bénévoles aident les services municipaux en cas de crise. "On devrait évidemment célébrer les femmes tous les jours. Mais, dans certains domaines, il est important de les mettre en valeur au moins un jour", introduit-elle.
"J’étais la première femme à"
Elle a donc invité une vingtaine de femmes, toutes bénévoles pour la sécurité civile ou la Croix-Rouge d’Antibes, en parallèle de vies déjà bien remplies.
Il y a par exemple celle d’Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice Les Républicains, qui a fait voter un texte pour lutter contre les dérives liées à la pornographie la semaine dernière. "Je prends d’ailleurs l’avion pour Paris tout à l’heure. Mais, à côté de ça, j’amène mes enfants à l’école, je fais mes courses entre midi et deux, j’étends mon linge… je suis comme tout le monde", rigole-t-elle.
À côté d’elle: Isabelle Monier, lieutenant-colonel au Sdis d’Antibes. "J’ai fait beaucoup de mobilité géographique et fonctionnelle. Ça n’a pas toujours été simple car je suis souvent arrivée dans des départements où j’étais la première femme à. À être dans le Pas-de-Calais, à être cheffe de corps dans l’Aisne, etc.", explique-t-elle. A Antibes, elle est la deuxième, cette fois, à accéder au rang de lieutenant-colonel. Malgré cela, elle reste fière d’être pompier, un métier qui rassemble des valeurs qui lui sont proches.
Mère de trois enfants et sous-préfète
En face d’elle: Véronique Laurent, ancienne sous-préfète montagne et mère de trois enfants. "Il fallait réussir à tout mener de front. Mais on en est capable car on utilise toutes nos forces dans ces situations", analyse-t-elle. Elle a travaillé pour différentes institutions, à la suite de l’obtention de nombreux concours. "Pendant les vacances, mes enfants savaient que je travaillais le matin. Je faisais le petit-déjeuner à 9 heures, puis je reprenais le travail en début d’après-midi", se souvient-elle. Sans compter les mutations. "Ils râlaient de ne pas être invités aux anniversaires parce qu’on déménageait souvent. Mais ça leur apprend qu’on est capables de se refaire une vie ailleurs", relativise-t-elle.
Autour de la table, étaient aussi assises des femmes avec des métiers plus "communs". Comme Marie-José, ancienne chargée de sécurité dans le bâtiment. "Ce n’était évidemment pas simple avec les chefs de chantier", se remémore-t-elle. Elle a ensuite travaillé pour la mairie d’Antibes pendant 35 ans, au sein d’un comité de direction où seules deux femmes siégeaient… sur une quinzaine de personnes. À la retraite, elle a décidé de s’engager au sein de la sécurité civile. "C’est un juste retour des choses", commente-t-elle.
Après les présentations, Alexandra Borchio-Fontimp en a profité pour présenter son travail au Sénat. "C’est vraiment intéressant d’échanger avec vous car vos compétences et vos savoirs sont complémentaires", se réjouit-elle. Un peu comme à la table d’un gentlemen’s club… mais ouvert à toutes.
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