Bras de fer pour accéder à Monaco: après les VTC, les taxis menacent de blocages à l'aéroport eux aussi
Le président du syndicat des taxis niçois va plaider en préfecture, ce mardi, leur droit à charger des clients en Principauté. Sinon, ils menacent de bloquer leurs homologues, à l’instar des VTC.
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Christophe CIRONEPublié le 14/09/2020 à 17:05, mis à jour le 14/09/2020 à 17:11
Illustration.Photo Frantz Bouton
Une guerre, deux fronts distincts. Ce mardi matin, les taxis et VTC azuréens vont mener deux bras de fer séparés.
L’enjeu: l’accès aux routes monégasques. Les taxis sont attendus à la préfecture des Alpes-Maritimes.
Les VTC envoient une délégation en Principauté. Si les discussions achoppent, du rififi est à prévoir autour de l’aéroport Nice Côte d’Azur, au cœur de cette guerre des nerfs.
Explications en cinq actes.
1. Privés de macaron
Illustration.Photo Cyril Dodergny.
Fabrice Cavallera a rendez-vous en préfecture "pour faire part de notre mécontentement face à l’exclusion des taxis français du territoire monégasque". Le président du syndicat des taxis niçois ne décolère pas.
"Depuis janvier, on a l’interdiction d’acheter le macaron annuel pour pouvoir récupérer nos clients à Monaco. Les taxis monégasques, eux, viennent charger leurs clients en ville et à l’aéroport en toute impunité! Ils ont voulu se protéger, disant que certains taxis français abusaient de la vignette ... Mais c’est faux!"
2. Exigence de réciprocité
Fabrice Cavallera l’assure: il privilégie le dialogue avec les autorités françaises et monégasques. Mais, ne voyant rien venir, il a décidé de monter au front. D’autant que les taxis souffrent de la dégringolade de leur chiffre d’affaires, dans le contexte de crise sanitaire.
Le souhait des taxis niçois? "Une réciprocité. Ce n’est pas possible que les taxis monégasques continuent à exclure le taxi français et charger sous notre nez. Pourquoi ne pas instaurer un numerus clausus (on avait 35 macarons français)? S’il y a des contrevenants, il suffit de les interdire. S’il faut en passer par un blocage comme les VTC, je devrai malheureusement en arriver là."
3. Filtrages à l’aéroport
Illustration.Photo Frantz Bouton.
Une fois n’est pas coutume, taxis et VTC pourraient se retrouver dans les grandes lignes d’un combat. Or les véhicules de tourisme avec chauffeur sont déjà passés à l’action.
Du 9 au 11 septembre, ils ont bloqué l’accès à l’aéroport aux taxis et grandes remises monégasques, dans un climat tendu. Ils ont déposé un préavis pour reprendre leur mouvement jeudi, si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
4. Traitements différents
Si les raisons de la colère se rejoignent, les situations diffèrent entre taxis et VTC. Ces derniers peuvent, eux, acheter la fameuse vignette qui ouvre les portes de la Principauté. Crise du Covid oblige, son coût a été ramené à 750 euros, 600 à partir du troisième VTC (contre 1.200 et 900 euros en 2019).
Mais c’est bien l’existence même d’une taxe qui les chiffonne. D’autant que le délai de prise en charge (8 heures) imparti aux visiteurs pourrait être remis en question.
"La multiplication des contrôles et l’attitude des taxis monégasques font que les Français en ont plus que marre", fulmine Jean-Noël Aimasso, vice-président du Comité Côte d’Azur VTC.
5. Les voies du dialogue
"Le gouvernement princier favorisera toujours le dialogue et la concertation dans un esprit constructif", assurait-on côté monégasque dans nos colonnes.
Loin d’une concurrence déloyale, la Principauté évoque "le rétablissement d’un équilibre" entre des milliers de visiteurs et une centaine de chauffeurs monégasques. Chacun espère que les voies du dialogue l’emporteront.
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