Les objectifs restent braqués sur le casino. Les touristes tiennent toujours leurs téléphones au bout de longues perches. Les drapeaux blancs et rouges flottent toujours au vent.
Des images classiques de la place du Casino un samedi d'automne. Mais une scène inhabituelle se joue devant le Café de Paris.
Maîtres d'hôtel, serveurs, chefs de rangs... tous débraient
Il est une heure, hier après-midi, et une cinquantaine d'hommes et de femmes, costume noir et chemise blanche pour beaucoup, se pressent devant le beau bâtiment. Tous travaillent dans la salle de l'établissement, ils sont maîtres d'hôtel, serveurs, chefs de rangs… et ils débraient. Une manière de protester contre de récents changements dans leur organisation.
Un système informatisé à l'origine de la polémique
Pendant le débrayage, entre midi et deux heures, beaucoup de conversations tournent autour d'un nouveau système informatisé de "gestion des temps et des activités".
C'est ce système, entre autres, qui a conduit, ce samedi matin après une assemblée générale des salariés de la salle, à décider de ce mouvement.
"Il n'est plus possible d'échanger nos horaires"
"Le problème, c'est qu'on ne peut plus changer les horaires", synthétise Christian Fayard, délégué syndical et délégué du personnel, chef de rang. Plus possible de s'arranger entre salariés pour échanger des horaires en fonction des besoins et des autres.
Et cela a un impact sur les vies familiales, pour les salariés d'un établissement ouvert de 8 heures à 2 heures du matin. "Alors que si un soir quelqu'un est malade et que la direction nous demande de changer, il n'y a pas de problème", lâche Frédéric Duhamel, maître d'hôtel, sur place ce samedi.
"Ce système est un prétexte"
Au vrai, selon Christian Fayard, la mise en place de ce système informatique est "un prétexte. Ils ne veulent pas s'embêter à changer les horaires. Dans d'autres entreprises, il y a le même type de système et ils gardent une souplesse".
Frédéric Duhamel souligne d'ailleurs un "manque de communication et de respect du personnel, là depuis vingt-cinq ou trente ans, pour la plupart".
Il pense aussi à un récent courrier, envoyé aux salariés qui travaillent en salle.
"Désormais, vous récupérerez votre jour férié mais sans solde"
"Depuis quarante ans, douze jours fériés étaient récupérés et payés par la masse, déroule Philippe Bidault, délégué syndical, délégué du personnel et chef de rang. Quand la personne récupérait, elle était payée comme si elle travaillait. Le courrier dit que cet usage prendra fin le 1er février. Sans aucune négociation. Sans aucun rendez-vous. Ce qui va se passer, c'est que maintenant, si vous travaillez un jour férié, vous le récupérerez, mais sans solde".
Sur la place du Casino, les salariés continuent d'égrener leur liste de griefs. Il est aussi question de changements d'horaires, de plannings, de rythmes…
"On a montré ce qu'on était capables de faire"
Maintenant, les salariés "attendent une réunion avec la direction des ressources humaines de la Société des Bains de Mer", poursuit Philippe Bidault.
Et ils pourraient bien se retrouver, à nouveau, devant leur lieu de travail. Le débrayage d'hier a aussi pris la forme d'un avertissement. "
On a montré ce qu'on était capables de faire, reprend Christian Fayard. Là, c'est samedi. Mais on peut aussi le faire un 24 ou un 31 décembre. On peut frapper un jour de grosse affluence."
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