PHOTOS. Venez découvrir l'exposition consacrée au jour de la rencontre entre Grace Kelly et le prince Rainier-III

Au Palais princier, une exposition retrace cette journée où l’actrice Grace Kelly se rend en Principauté pour rencontrer le prince Rainier III. Le début d’une histoire d’amour singulière...

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CEDRIC VERANY (cverany@monacomatin.mc) Publié le 14/05/2019 à 08:26, mis à jour le 14/05/2019 à 09:31
Le prince Albert II dans les grands appartements du Palais princier où se déroule l'exposition Grace Kelly Photo J.F.O

C’est une page clé du roman national de la Principauté. Le 6 mai 1955, l’actrice Grace Kelly, 26 ans, à l’invitation de Paris Match, se rend au Palais princier pour y rencontrer le prince Rainier III, 32 ans, à l’occasion d’un reportage pour l’hebdomadaire.

Étape liminaire d’une histoire d’amour inattendue, concrétisée onze mois plus tard par un mariage et le début de l’âge d’or de la Principauté, incarné par ce couple de légende.

Soixante-quatre ans ont passé et c’est à tous les détails de cette journée "historique" que le directeur des Archives du Palais princier, Thomas Fouilleron, et le directeur de l’Institut audiovisuel, Vincent Vatrican, se sont attachés pour composer l’exposition Histoire d’une rencontre.

Une exposition inaugurée ce lundi dans les Grands Appartements du Palais princier, et visible par le grand public jusqu’au 15 octobre, qui va aux sources de cette rencontre, pour en dévoiler les détails. Et de nombreuses photos inédites d’Edward Quinn et Michel Simon qui suivirent ce jour-là, le futur couple princier.

La star du Festival de Cannes

En 1955, Grace Kelly est la star la plus populaire du moment. Elle vient de remporter un Oscar et arrive au Festival du film de Cannes en vedette. Dans le voyage en train entre Paris et Cannes, le journaliste de Paris Match, Pierre Galante, lui propose une rencontre avec le prince Rainier III.

À cette époque, la Principauté entame une campagne de communication vers les États-Unis pour séduire une nouvelle clientèle.

Avec l’accord de l’actrice, le rendez-vous au Palais princier est fixé sur place par Jean-Paul Ollivier, journaliste à Nice-Matin et correspondant local pour Paris Match.

Les photographes Michel Simon et Edward Quinn sont mobilisés pour ce coup. Tous deux ont déjà travaillé avec le souverain monégasque et la star américaine. Edward Quinn était notamment le photographe de plateau de La main au collet qu’Hitchcock a tourné en 1954 sur la Côte d’Azur.

Autour du souverain ce lundi, Vincent Vatrican et Thomas Fouilleron, les commissaires de l’exposition, ont présenté leur travail sur cette journée du 6 mai 1955. Photo Jean-François Ottonello.

Entre les photos, de nombreux objets jalonnent l’exposition pour raconter ces journées autour du 6 mai, son organisation, son déroulement et ses aléas.

Exemple? La robe à fleurs devenue légendaire que porte Grace Kelly ce jour-là – dont une copie est présentée dans l’exposition – n’est pas la tenue envisagée au départ.

Mais le matin du 6 mai, au Carlton, il est impossible de repasser l’ensemble beige prévu pour la rencontre. Et pour cause, une grève des électriciens à Cannes paralyse la Croisette. Elle opte donc pour cette tenue fleurie, que le voyage n’avait pas froissée.

Le retard du prince Rainier

Après une séance photo sur le port de Cannes, le matin du 6 mai, Grace Kelly, les photographes ainsi qu’Elias Lapinère, directeur de la publicité de la MGM et Gladys de Segonzac, habilleuse de l’actrice, prennent la route vers la Principauté. Il n’y a pas d’autoroute à l’époque. Le convoi arrive sans avoir déjeuné, avale un sandwich à l’hôtel de Paris et rejoint Monaco-ville à la hâte.

Le prince Rainier III, ayant du retard pour recevoir son hôte américaine, c’est d’abord seule que la princesse Grace déambule dans les Grands appartements du Palais princier, sous l’objectif des photographes Edward Quinn et Michel Simon. On lui montre la Salle du trône, la Galerie des glaces, le bicorne de Napoléon ou les souvenirs du prince Albert-1er.

Au bout d’une heure, le souverain rejoint l’actrice. Comme elle a dejà vu l’intérieur du Palais, il l’entraîne dans les jardins où à l’époque sont placées des cages abritant des fauves. On voit sur un cliché, le prince Rainier passant la main entre les barreaux de la cage. Ils ne restent qu’une vingtaine de minutes ensemble. Grace devant filer vers Cannes pour une soirée.

L’exposition, exhaustive sur les rushes des deux photographes qui ont pris 300 clichés ce jour-là, montre de nombreux inédits où l’on sent une complicité qui s’installe entre les deux protagonistes.

Pour autant, dans les jours qui suivent, Paris Match ne publie qu’une double page avec dix lignes de texte et trois photos. Le reste du reportage photographique est archivé… jusqu’à un matin de janvier 1956, à l’annonce des fiançailles de Grace Kelly et du prince Rainier III. Il sert depuis à illustrer ce moment devenu légende.

Albert II: "C’etait leur moment"

En primeur, dimanche après-midi, la famille princière a découvert l’exposition avant qu’elle ne soit inaugurée ce lundi, officiellement, par le prince Albert II. Un souverain, qui a souligné devant la presse qu’il trouvait le résultat très émouvant.

"Quand on touche à quelque chose d’aussi personnel c’est forcément très émouvant, très prenant. Je remercie celles et ceux qui ont participé à son élaboration. Ce n’était pas facile de retrouver tous ces documents. Nous avons beaucoup de choses au Palais, mais pas tout, notamment le fonds photographique de ces deux photographes qui ont été les témoins privilégiés de ce 6 mai 1955, avec certains clichés que je ne connaissais pas".

Parmi les pièces phares de l’exposition, la robe que portait Grace Kelly ce jour-là, devenue iconique. Photo J.F.O.

S’il l’accorde avec le sourire, "je ne serais pas devant vous si ça ne s’était pas passé comme ça", le prince Albert II explique n’avoir que très peu parlé avec ces parents de cette journée.

"Ils avaient partagé quelques anecdotes. Mais, mes sœurs et moi ne voulions pas trop les questionner là-dessus, car c’était leur moment. Cependant, notre mère nous avait dit que notre père avait été en retard ce jour-là, et elle aimait le taquinait là-dessus de temps en temps".

Pour lui, les images prises dans les jardins cet après-midi-là sont les plus symboliques.

"On sent un début de complicité dans leur conversation à ce moment-là. Ce sont des instants d’intimité volés. C’est même presque dommage que nous en soyons les témoins car c’était un moment pour eux. Mais vous savez, les photographes sont partout! (rires)".

Près de 300 photos ont été prises ce jour là. Photo J.F.O.
Près de 300 photos ont été prises ce jour là. Photo J.F.O.

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