PHOTOS. De Lana Del Rey à Cindy Crawford, Mariano Vivanco expose ses clichés les plus glamours à Monaco

Le photographe de mode, mondialement reconnu, Mariano Vivanco expose une sélection de ses clichés les plus glamours, choisis pour Monaco, à la G&M Design Gallery

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CEDRIC VERANY Publié le 24/11/2020 à 12:42, mis à jour le 24/11/2020 à 12:44
Mariano Vivanco au milieu de l’exposition, sous l’œil d’un cliché de la chanteuse Lana del Rey qu’il a réalisé il y a quelques années à l’Hôtel de Paris. Cyril Dodergny

Il a eu beau shooter des stars et des mannequins en pagaille, la première photo qu’il montre et dont il parle avec émotion, c’est celle de son bébé de 20 mois qui sert de fond d’écran sur son téléphone. Un paradoxe ? Pas tant que ça quand on rencontre Mariano Vivanco, qui se distingue par son accessibilité et sa modestie.

Dans le cercle de la mode, il est une référence. Le photographe né au Pérou et établi à Londres depuis deux décennies s’est fait un nom dans la jungle de la fashion.

Si bien que ses créations l’ont fait sortir des pages de papiers glacés pour les murs des galeries et des musées. Notamment via ses iconiques portraits de Naomi Campbell ou de Cindy Crawford. C’est un cliché de cette dernière qui accueille les visiteurs à la G&M Design Gallery, qui expose son travail jusqu’à la fin du mois de janvier.

Cindy Crawford
au naturel

Une Cindy irradiante, tout en simplicité, portant un sweat-shirt gris avec son nom floqué dessus. "Cette photo est née par surprise", commente Mariano Vivanco face au tirage en noir et blanc. "La première fois que je suis entré en contact avec Cindy Crawford, c’était par Twitter. Je lui ai envoyé un message en disant que j’adorerais la photographier".

L’affaire se conclut quelque temps plus tard pour une séance à Los Angeles. À la fin du shooting, la styliste lui propose un tee-shirt floqué au nom du top model. "Elle a accepté de le porter, nous sommes allés en extérieur, à la lumière naturelle, elle jouait avec ses cheveux, elle était ravie. Au final, ce portrait lui a tellement plu qu’elle a décidé de le mettre dans le livre anniversaire de ses 50 ans".

Une fabuleuse quinqua au naturel ou presque. C’est aussi la touche Mariano Vivanco. La pureté, le jeu avec la lumière, les corps et les visages qu’il aime capturer. "J’aime les portraits autant que j’aime la mode. Particulièrement photographier des acteurs ou des actrices, ils me donnent quelque chose de supplémentaire avec leurs yeux. Une énergie que je trouve fabuleuse. Quand tu fais un portrait d’une célébrité, il faut essayer de trouver quelque chose qui le ou la représente".

L’exposition présentée à Monaco porte ce petit supplément d’âme que l’on retrouve dans les postures ou les regards de ces modèles. Un travail tout à fait remarquable que le photographe contrôle jusqu’au tirage - jouant entre l’aluminium et le papier - et aux encadrements qu’il sélectionne avec soin.

"J’ai préparé pendant deux mois cette exposition pour Monaco avec une intention : choisir parmi mes photos favorites, celles qui iraient bien avec la Principauté". Le glamour donc, est un fil conducteur sur les murs peints en noir de la G&M Design Gallery. Glamour des silhouettes et aussi d’une série de fleurs shootées comme des mannequins. Le gros plan sur une rose rouge, qui pourrait être les plis d’une robe ou une chair à nu est étonnant. Un projet qui traduit les tâtonnements de l’artiste dans plusieurs domaines.

"J’ai commencé à faire récemment de la sculpture mais je ne montre pas encore le résultat. Je m’intéresse aussi beaucoup à la 3D et à la réalité virtuelle, qui n’a pas encore été utilisée dans l’univers de la mode. Tout cela est complémentaire, l’image, la capture d’un moment par une photographie restera importante. L’histoire de l’art le montre. Quand la pellicule couleur est arrivée, ça n’a pas tué la photo en noir et blanc, Au contraire, les images en noir et blanc sont toujours vivantes".

Au final, une réinvention, que la situation actuelle impose à nombre d’artistes et de créateurs ? "L’année a été calme en effet", souffle le photographe qui ne s’en plaint pas. "Après des années à voyager constamment, j’ai pu en profiter pour passer du temps avec ma famille, faire une tonne de photos de mon fils", sourit-il.

"Mais aujourd’hui, je me sens prêt à retravailler pleinement. Je continue à grandir et à avoir des rêves et je mets de plus en plus mes pensées, mes goûts, mes expériences dans mon travail".

"Je me laisse guider par mon intuition"

L’iconique Cindy Crawford à Los Angeles. Cyril Dodergny.

Une démarche pas toujours simple quand on travaille pour un designer ou une marque soucieuse de contrôler son image ? "Je me faisais la réflexion récemment que dans les années quatre-vingt par exemple, Irving Penn, Helmut Newton et Richard Avedon, trois photographes légendaires, ont travaillé pour la mode et ont mis la barre tellement haute, qu’il faut avoir une vision pour continuer. J’ai atteint un tournant dans ma carrière ou je me laisse guider par mon intuition avant tout. Ce n’est pas toujours simple dans l’industrie de la mode ou certains clients et magazine parfois donnent moins de liberté et ont abouti à un résultat plus commercial qui ne me rend pas toujours fier. Je crois que c’est important de faire les choses pour soi, avant tout."

Dans cette nouvelle page, alors qu’il a passé quelques jours en Principauté pour accrocher l’exposition, Monaco pourrait jouer un rôle…

"Je suis venu plusieurs fois et ma fascination pour cet endroit a commencé. Je me souviens d’une séance avec Lana del Rey à l’Hôtel de Paris et à l’Opéra. À la fin du shooting, j’ai dit à Lana que mon rêve était d’aller faire des images sur les rochers où Helmut Newton a fait tant de photos en Principauté. Elle a accepté de venir et s’est allongée sur ces rochers, c’était fantastique", se souvient-il.

"Aujourd’hui, mon nouvel agent est originaire de Monaco alors je vais sûrement travailler davantage ici. Il y a quelque chose de fort dans cette ville, comme New York, comme Los Angeles. J’ai besoin d’explorer les lieux et revenir faire des photos de mode ici".

L’exposition est présentée jusqu’à la fin du mois de janvier. Cyril Dodergny.
Le photographe devant une photo d’une rose en macro, qui compte parmi ses préférées. Cyril Dodergny.

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