À Monaco, une exposition photo engagée pour alerter sur la destruction massive de l'environnement

L’exposition proposée par la Fondation du prince Albert II au Larvotto veut sensibiliser le grand public sur la destruction massive de l’environnement. Derrière chaque image, une histoire.

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Anne-Sophie Coursier Publié le 09/06/2023 à 13:30, mis à jour le 09/06/2023 à 14:21
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Photo Pratik Chorge

Le lieu d’implantation ne relève en rien du hasard. Au pied de la réserve marine du Larvotto, une fenêtre composée de 36 images poignantes ouvre sur le monde, le monde marin et terrestre si malmené par l’homme.

Pour sensibiliser à sa cause et parce qu’il y a urgence, la Fondation prince Albert II a une nouvelle fois opté pour cette promenade en bord de mer afin d’exposer les images choisies dans le cadre du concours du Prix de la Photographie Environnementale qu’elle organise depuis trois ans. Mercredi 7 juin 2023 au soir, le prince opérait à sa traditionnelle visite.

Son succès est grandissant. Le nombre de photos reçues cette année se porte à 10.000. Elles étaient 7.000 lors de la première édition. Le jury, présidé par Sergio Pitamitz, n’a pas eu la tâche facile en sélectionnant, selon des critères précis, ces photos. "Aucune retouche n’est acceptée", rappelait le président du jury lors du vernissage.

D’une beauté époustouflante, ces photographies devaient aussi contenir une force, celle de surpasser l’esthétique pour délivrer un message. Qu’elles dénoncent un acte ou qu’elles portent un espoir, qu’elles fixent un malheur ou un geste qui sauve. "C’est notre finalité. Trouver les images utiles qui racontent quelque chose sur la nature. Nous ne voulons pas de photos standards mais des images qui peuvent aider les espèces ou une espèce", avance Sergio Pitamitz.

Et pour aller en ce sens, rien a été laissé au hasard. Les supports de l’exposition ont été conçus sans aucun élément plastique mais au moyen de matériaux 100 % recyclables. Exemplaire jusqu’au bout.

Pratik Chorge a pris cette image en Inde, à Maharashtra.

Le photographe nous raconte que vers 9 heures, ce camion-citerne arrive à l’endroit précis du village où les habitants font la queue depuis plus de deux heures. Certains villageois suivent la citerne sur trois à quatre kilomètres avant le village afin d’être les premiers à se servir en eau.

Il faut deux heures pour remplir la citerne de 20 000 litres mais lorsqu’elle entre dans le village elle se vide en cinq à sept minutes. Des personnes âgées en passant par les enfants et les familles, tous se serrent dans la foule pour remplir leurs bidons d’eau.

Photo Jasper Doest.

Jasper Doest, lauréat du Prix de la Photographie Environnementale 2023 par la FPA2, met en lumière les conséquences tragiques des conflits entre l’homme et l’animal.

Cet éléphant enragé se bat pour rester en vie après avoir été heurté par un train transportant du manganèse dans le parc national de Lopé au Gabon, entre Moanda et Libreville. La hanche de l’animal a été brisée de manière irrémédiable. L’éléphant n’a pu être sauvé. Après sa mort, le directeur du parc a pris les mesures nécessaires pour que sa viande soit distribuée à la communauté locale.

Malgré les efforts du directeur pour mettre en place des mesures pour éviter ces accidents, la compagnie ferroviaire a refusé de prendre des mesures. Une situation liée à la pression économique exercée par l’exportation du manganèse, deuxième produit le plus exporté du Gabon.

Photo Sirachai Arunrugstichai Poignante.

Cette photo est terrible, son histoire arrache le cœur. Elle cogne à l’esprit et donne presque la nausée.

Ce requin-baleine a été tué par des engins de pêche non sélectifs et son cadavre a été jeté pour éviter toute poursuite de la part des autorités. Un terrible crime contre la nature survenu à Satun, en Thaïlande. Il est ici soulevé à l’aide de grues pour être enterré dans une décharge après que sa nécrospie a été réalisée sur l’île de Tarutao, dans le parc national marin, à Satun.

Bien que le requin-baleine soit sur la liste des espèces à protéger, les engins de pêche ne font aucune distinction, posant des problèmes majeurs. L’espèce est désormais classée comme en danger dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sa population mondiale est en déclin.

Le chiffre: 10.000

C’est le nombre de photos envoyées par 2.300 photographes à la Fondation prince Albert II pour le concours du Prix de Photographie Environnementale.

Photo Suliman Alatiqi.

Suliman Alatiqi nous raconte que cette photo a été prise sur le site isolé des Oils Rigs dans les eaux koweïtiennes, à l’est de l’île de Qaruh. Les plateformes pétrolières, désormais inactives, sont devenues un important récif artificiel au Koweït, attirant plongeurs et pêcheurs.

Lors d’une plongée, Suliman Alatiqi a remarqué ces trois poissons-cochers, grignotant une méduse, probablement venue se nourrir des petits crustacés vivant là.

Photo Dustin Patar.

Dustin Patar décrit en partie sa photo ainsi: il s’agit d’un attelage de chiens qui traverse des mares d’eau formées par la fonte de la banquise lors d’une course nocturne aux abords d’Iqaluit, au Canada en juin 2022.

Généralement, de la fin décembre à juin, une grande partie de l’eau de la baie de Frobisher, un important bras de mer situé à l’extrémité sud de l’île de Baffin, est gelée. À mesure que les températures augmentent, la neige qui recouvre la glace fond, créant de grandes mares qui révèlent la couche bleu turquoise se trouvant en dessous.

Pour ceux qui se déplacent encore sur la glace à cette époque de l’année, la vigilance est de mise…

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