On ne prend aucun risque, il faut agir tout de suite »... Depuis l’annonce vendredi, par le ministère de l’Agriculture - des « premiers cas d’oliviers contaminés en France par Xylella Fastidiosa, recensés à Menton et à Antibes » - c’est le leitmotiv de Franck Roturier, directeur des Parcs et Jardins de la Ville : éradiquer sans plus attendre l’olivier porteur de la bactérie tueuse et éviter ainsi tout risque de propagation de la maladie aux autres végétaux (lire par ailleurs).
Hier matin, aux côtés du maire de Menton, Jean-Claude Guibal, il a répondu aux nombreuses questions des journalistes venus assister à l’abattage de trois arbres dans le jardin du palais de Carnolès.
Car, dans ce parc mentonnais - où s’épanouit par ailleurs une grande variété d’agrumes - si un seul sujet a été identifié positif à la bactérie par les services de l’État, deux autres oliviers - se situant dans un rayon de dix mètres - ont dû subir, par la force des choses, le même sort funeste.
Un périmètre de sécurité mis en place
Cette opération délicate, menée par une entreprise spécialisée sous une pluie battante a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité de dix mètres autour des arbres plusieurs fois centenaires, sous le contrôle d’un représentant de l’État (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, DRAAF).
Un protocole rigoureusement suivi par l’équipe, missionnée pour abattre les arbres, puis les déraciner, avant de les charger dans une benne à l’aide d’une grue. « Tous les feuillages et branchages ont pu être brûlés sur place dans la journée et demain (aujourd’hui, N.D.L.R.), il ne nous restera que les troncs à incinérer », explique Franck Roturier, précisant qu’il est « plus simple et prudent de mener ces opérations sur le parc, ce qui évite de les transporter. L’intervention s’est déroulée dans le strict respect de la réglementation...».
Désormais, la surveillance va s’intensifier sur tous les espaces verts de la ville en général et dans le parc du palais de Carnolès en particulier, « sans pour autant tomber dans la psychose » fait remarquer le directeur des Parcs et jardins.
Un patrimoine et une économie
« Et ce n’est pas parce que vous allez trouver une branche d’olivier sèche qu’il faut tout de suite penser à la bactérie ! C’est un nombre plus important de branchages desséchés qui doit vous alarmer...» L’occasion aussi d’alerter les professionnels et tous les amateurs de végétaux : « Je trouve très regrettable que certains pépiniéristes, qui s’approvisionnent au-delà de nos frontières rentrent sur notre territoire des végétaux qui n’ont pas toutes les traçabilités requises... ».
Enfin, si le maire se dit « pas inquiet, mais vigilant », il estime qu’il « prend là une décision pour préserver tout ce qui peut l’être et évincer le danger. L’olivier est l’arbre de la vie, il est un patrimoine et représente une économie importante sur notre territoire. Nous souhaitons d’ailleurs revaloriser cette culture identitaire comme nous l’avons fait pour le citron » ajoute celui qui est aussi le président de la Carf.
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