Utiliser les eaux usées traitées, c’est pour bientôt en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Mis à part un rappel à la sobriété, les États régionaux de l’eau qui se sont tenus mercredi, à Marseille, n’ont évoqué que cette solution pour faire face aux sécheresses.

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Régine Meunier Publié le 08/06/2023 à 07:15, mis à jour le 08/06/2023 à 08:16
Les eaux usées seraient destinées à l’irrigation agricole et au nettoyage d’espaces publics.

Les pluies des dernières semaines rassurent mais rien ne dit qu’elles seront suffisantes pour passer l’été. La problématique d’une alimentation en eau pérenne subsiste en raison du changement climatique et des sécheresses que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) annonce de plus en plus fréquentes, intenses et longues.

La Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est emparée de la question en tenant, mercredi, les États régionaux de l’eau à Marseille. Renaud Muselier, son président, justifie cette implication parce que la Région a signé à l’automne, avec la Première ministre, Élisabeth Borne, un protocole faisant de Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur une région pilote de la planification écologique en France, mais aussi parce que son institution est propriétaire des infrastructures de la société du canal de Provence, qui "livre" l’eau à de nombreuses collectivités locales dans plusieurs départements.

Le voyage de Renaud Muselier en Israël s’est d’ailleurs soldé par la signature d’un partenariat entre cette société et Mekorot, la compagnie nationale des eaux d’Israël, pays qui utilise depuis longtemps les eaux usées traitées.

L’optimisme technologique à tous crins

Utiliser les eaux usées traitées, c’est justement le credo de Renaud Muselier, mais aussi de nombreux intervenants économiques et institutionnels invités à ce grand raout marseillais, où l’optimisme était de rigueur. "Si nous utilisons toutes les facettes des progrès techniques et si nous changeons nos comportements, nous passerons les obstacles", soulignait Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau.

Pere Aragonès, président de la Catalogne, était là pour en témoigner. 240 millions ont été investis pour obtenir 30% d’eau non conventionnelle avec le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.

Selon Antoine Frérot, président du conseil d’administration de Véolia, "cette eau usée traitée est recyclable à l’infini. En plus, elle augmente avec les besoins et se trouve là où il y a des besoins. Elle est deux fois plus chère que l’eau de rivière mais deux fois moins chère que l’eau dessalée." Elle serait destinée à l’irrigation agricole et au nettoyage d’espaces publics.

Signature d’un arrêté interdépartemental

"Il ne faut pas mettre en opposition les territoires, les différents usagers, l’amont et l’aval", a indiqué le préfet de la région, Christophe Mirmand. Lequel a annoncé la "signature prochaine d’un arrêté interdépartemental pour que les étés prochains se passent dans de bonnes conditions."

Autrement dit, il faudra être solidaire. Et récupérer des aides financières pour investir dans les nouvelles technologies. La conseillère en chef de la Banque européenne d’investissement, Karen Cannenterre, était présente pour annoncer des aides au développement et au financement des projets, y compris ceux qui œuvrent à la sobriété.

"Emmanuel Macron a demandé 10% d’économies d’eau d’ici 2035, la Région Sud veut atteindre l’objectif en 2028", a annoncé Renaud Muselier, qui précisait que 30 à 70% de fuites subsistent sur les réseaux.

En attendant ces économies, les États régionaux de l’eau se sont terminés par la signature d’un "acte d’engagement pour accélérer la réutilisation des eaux usées traitées" entre la SCP qui a déjà mis en œuvre cette technologie sur Porquerolles, Suez, Veolia et la Région Sud.

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