Une expo pour comprendre le rôle de la recherche scientifique dans la protection du monde marin
Jusqu’au 1er mars, l’exposition Protéger le patrimoine mondial marin de l’Unesco grâce à la recherche scientifique s’affiche le long des grilles des jardins St-Martin. Quatre sites classés sont à découvrir.
Marie CardonaPublié le 21/01/2021 à 16:10, mis à jour le 21/01/2021 à 16:13
L’exposition, inaugurée ce mercredi par le prince Albert II, illustre la beauté de paysages marins exceptionnels et montre comment la recherche participe à leur conservation.Photo Jean-François Ottonello
Voilà une exposition qui fera voyager en ces temps perturbés par la crise sanitaire tout en alertant les spectateurs sur les défis qu’il reste à relever pour protéger les sites marins du patrimoine mondial de l’Unesco.
Les 21 photographies retracent quatre missions de recherches scientifiques menées par les Explorations de Monaco dans le Parc naturel du récif de Tubbataha (Philippines), le Sanctuaire de faune et de flore de Malpelo (Colombie), le Lagon sud des îles Chelbacheb (Palaos) ou encore les Lagons de Nouvelle-Calédonie.
Cartographier les fonds marins
Baptisée Protéger le patrimoine mondial marin de l’Unesco grâce à la recherche scientifique, cette exposition donne à voir la variété exceptionnelle de la vie sous-marine. Elle montre surtout le travail des experts locaux qui étudient cet univers, parfois encore méconnu.
Leur objectif : cartographier les fonds marins, identifier de nouvelles espèces et collecter des données indispensables à la protection de ces écosystèmes. Une tâche immense.
En flânant le long des grilles des jardins Saint-Martin, les curieux pourront ainsi plonger au cœur des expériences menées pour comprendre l’impact des changements climatiques sur le corail ou suivre les espèces de requins ou de tortues menacées par la pêche abusive.
Une version digitale
Après trois mois sur les grilles du siège de l’Unesco à Paris, l’exposition est à découvrir le long des grilles des jardins St-Martin à Monaco jusqu’au 1er mars. Une version numérique est également disponible sur le site de l’Unesco.
Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
Intitulée "Les sciences dont nous avons besoin pour l’océan que nous voulons", cette initiative - qui sera lancée le 28 janvier - représente une occasion unique pour le monde de multiplier les investissements dans les sciences océaniques et de mobiliser les dernières avancées scientifiques et innovations en faveur de la protection des océans.
Savoir + Exposition Protéger le patrimoine mondial marin de l’Unesco grâce à la recherche scientifique, jusqu’au 1er mars sur les grilles des jardins St-Martin. Avec le soutien du gouvernement de la Principauté de Monaco. En collaboration avec la Société des Explorations de Monaco En version digitale sur le site de l’Unesco :https://whc.unesco.org/fr/evenements/1542/
"Une disparition des coraux pour la fin du siècle"
Quel est le comportement actuel des récifs coralliens face aux effets du changement climatique, de l’acidification des océans et des autres formes de stress environnemental ? C’est la réponse que tente d’apporter la mission à laquelle participe Didier Zoccola, chercheur au Centre scientifique de Monaco.
Didier Zoccola est chercheur au Centre scientifique de Monaco.Photo Jean-François Ottonello.
En plongeant au cœur du lagon sud des îles Chelbacheb (Palaos), le biologiste étudie les mécanismes d’adaptation des coraux. "Nous avons transféré des organismes depuis des zones “normales” vers des zones acides afin d’étudier leur comportement directement en milieu naturel, où plusieurs paramètres environnementaux interviennent. C’est une façon de vérifier les observations faites en laboratoire", explique le biologiste moléculaire, qui précise que sur ce site des Palaos "les coraux sont en bon état, ce qui n’est pas le cas plus au sud".
Alors que "les derniers rapports prédisent une disparition des coraux pour la fin du siècle si nous restons à 2 °C de réchauffement climatique", le travail des scientifiques est plus que jamais essentiel.
"C’est pour cela que nous avons lancé un projet avec l’Institut Océanographique-Fondation Albert-1er: le “Conservatoire mondial du Corail”. L’objectif étant de prélever toutes les espèces qui existent au monde - soit plus de 1 600 - pour les mettre en aquarium. Ceci va nous permettre de les sauvegarder en essayant de les rendre plus résistantes et résilientes au changement climatique."
L’objectif final étant de pouvoir les transplanter plus tard dans leur milieu naturel afin que les récifs coralliens ne disparaissent pas. "Même s’ils ne représentent que 0,2 % de la surface des océans, ils concentrent plus de 30 % de la biodiversité sous-marine."
Une plongée au milieu des requins Galápagos
Photographe de presse parisien, Olivier Borde signe une douzaine de clichés sur les 21 photos exposées le long des jardins St-Martin. On découvre grâce à lui le travail des chercheurs au cœur du sanctuaire marin de Malpelo au large de la Colombie.
Olivier Borde, photographe de presse, signe une douzaine de clichés de l’exposition. Photo Jean-François Ottonello.
Parmi eux, Sandra Bessudo, biologiste et ancienne ministre de l’environnement en Colombie. "Elle plonge au milieu des requins Galápagos pour leur poser une balise afin de suivre les populations. Elle prélève aussi des morceaux de peau afin d’étudier l’impact de la pollution sur leur organisme", détaille le photographe.
Olivier Borde, qui a suivi toutes les missions scientifiques, précise : "Lorsqu’on est témoin de ce travail au plus près des espèces, on prend conscience de la fragilité de cet environnement et de la sensibilité de ses habitants".
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