Depuis mercredi dernier, un indice de la qualité de l'air, accompagné d'une prévision à J+1 est quotidiennement mis à jour sur le site internet du gouvernement princier (lire ci-dessous). Un service public nécessaire, selon Marie-Pierre Gramaglia, car « l'air n'est malheureusement pas d'une pureté absolue ».
Lors d'un point presse au Ministère d'État, le conseiller de gouvernement-ministre de l'Équipement, l'Environnement et l'Urbanisme a ainsi détaillé les mesures entreprises par l'État pour restreindre l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé publique, notamment sur les personnes les plus fragiles que sont les enfants et les personnes âgées.
Tenue par une feuille de route exigeante dressée par le prince Albert, Marie-Pierre Gramaglia en a appelé « à la prise de conscience individuelle » à l'heure où le Pacte national pour la Transition énergétique comptabilise quelque 500 adhérents. Une prise de conscience qui ne passera pas par la coercition… pour l'instant. « À long terme, je ne sais pas, mais ce n'est pas dans les tuyaux dans l'immédiat. »
Deux principales sources de pollution à Monaco
Évoquant le choix du souverain de rouler en hybride et le renouvellement des véhicules étatiques au bénéfice de l'électrique, le conseiller a noté qu'hybride et électrique représentent aujourd'hui « 4 % du parc automobile monégasque ».
Puis, vanté la politique incitative du gouvernement qui « subventionne l'achat de véhicules propres », « encourage les déplacements en transports en commun » - notamment avec la gratuité des bus pour les écoliers et seniors ou la politique tarifaire des parkings -, « développe le réseau de liaisons mécaniques en créant, au fur et à mesure des constructions immobilières, des ascenseurs et autres modes de déplacement doux », ou encore « encourage le télétravail ».
Assurant que « la qualité de l'air est bonne », Marie-Pierre Gramaglia a rappelé que les « deux principales sources de pollution atmosphérique à Monaco » sont les déplacements et le chauffage au fioul.
Aucune solution miracle n'a été évoquée sur l'aspect routier. Le serpent de mer du téléphérique qui déboucherait l'entonnoir de la Brasca restant cette fois au tiroir.
« Des concentrations de polluants non homogènes »
Dans les faits, le conseiller souhaite « développer les couloirs de bus comme au boulevard des Moulins », ne pas fléchir sur les contrôles routiers liés aux véhicules bruyants ou émettant des fumées, faciliter l'usage du vélo électrique et réduire le nombre de véhicules à moteur à combustion. La réflexion se poursuit également sur le covoiturage « qui revient à la mode dans les grandes villes ». L'idée d'une Principauté piétonne, bien qu'extrême, n'a pas été rayée des « pistes de réflexion » du gouvernement.
Sur le second point, celui du chauffage au fioul, il a été rappelé son interdiction dans le neuf depuis 2003 et sa disparition à horizon 2 022. Un nouveau référentiel, conciliant efficience énergétique, confort et esthétique du bâtiment émerge également ces jours-ci. Une démarche « volontaire, innovante et participative » baptisée « Bâtiments Durables Méditerranéens de Monaco ».
Partant du constat scientifique selon lequel « les concentrations en polluants atmosphériques dans les zones urbaines ne sont pas homogènes », Marie-Pierre Gramaglia a évoqué les spécificités monégasques. « Une zone urbaine compacte » de 2 km2 où les « rues canyons », « la météo », « les vents » et les « fortes chaleurs » sont autant de catalyseurs d'une pollution de l'air.
« Un maillage qui est même surdimensionné »
En réponse, le gouvernement mène une action en « trois volets » : « le déploiement d'un réseau de surveillance de la qualité de l'air, le développement d'un système d'information en direct du public et la création d'une cartographie 3D de la qualité de l'air et du bruit ».
Actuellement, tous les Monégasques seraient égaux face aux polluants : « On ne peut pas dire qu'un quartier se dégage ». Des certitudes tirées de relevés en cinq points fixes et d'opérations ponctuelles. Un maillage de capteurs concentrés en cœur de ville. Quant aux entrées ? Là où les nœuds routiers sévissent et les aménagements publics poussent (hôpital, collège, logements…). « L'un des capteurs est plus proche de l'entrée de ville, note Valérie Davenet, mais le but c'est d'avoir une ambiance générale, une dispersion pour avoir une vraie information. Le maillage est même surdimensionné », se réjouit le Directeur de l'environnement.
commentaires