Solar Impulse: Bertrand Piccard, l'homme de l'Atlantique

« Good morning Séville. C'était un vol direct depuis New York », lance-t-il pour faire rire son comité d'accueil. À peine sorti du cockpit, Bertrand Piccard affichait hier matin une forme olympique. Un sourire XXL barrant son visage illuminé par ses yeux bleus perçants.

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C.V. Publié le 24/06/2016 à 05:09, mis à jour le 24/06/2016 à 05:09
Bertrand Piccard : « Aujourd’hui, l’idée n’est plus de conquérir la Lune mais de trouver une bonne qualité de vie sur Terre. » Photo AFP

Étonnant après 71 heures passées assis dans un cockpit au-dessus de l'Atlantique, gérant la navigation, le stress, la concentration. Et les quelques bourrasques de vent qui ont chahuté son vol.

Mais le Suisse avait hier matin un sourire juvénile qu'affichent ceux qui ont réalisé un rêve de gosse. La transatlantique à bord de Solar Impulse était son mythe à conquérir.

L'aéronaute de 58 ans est le prototype de l'aventurier du XXIe siècle, qui court après son rêve et qui veut changer le monde. Utopique ? Peut-être pas tant que ça : « Tu verras dans ta vie dans avions solaires et électriques transporter des passagers », promet-il à Antoine, un petit garçon de 5 ans, passionné par cette aventure et venu assister à l'atterrissage à Séville. En observant l'évolution forte de l'aviation ces cinquante dernières années, le pari est envisageable.

« Inspirer les autres comme j'ai été inspiré »

« Faire le tour du monde en ballon (en 1999, NDLR), c'était mon rêve personnel. Solar Impulse, je souhaite que ce soit une aventure utile pour mettre en lumière les nouvelles technologies. Et inspirer les gens à changer le monde. Comme moi-même enfant, j'ai été inspiré », confie-t-il.

Il a été inspiré par son père d'abord, l'océanographe Jacques Piccard. Puis par sa rencontre, à 11 ans, avec Charles Lindbergh, le premier homme de l'Atlantique, à avoir volé entre New York et Paris.

En trois jours et trois nuits, Bertrand Piccard a lui aussi touché du doigt l'exploit de Lindbergh de 1927. Une vision qu'il avait eue il y a dix-sept ans. « Aujourd'hui, ce n'est plus une question de technologie mais d'état d'esprit, si on veut changer le monde. L'idée n'est plus de conquérir la Lune mais de trouver une bonne qualité de vie sur Terre. C'est le challenge. Chacun peut être ambassadeur de cette nouvelle façon de voir les choses. Et ça commence aujourd'hui. »

Dans ses déclarations, le psychiatre et psychanalyste de formation reprend parfois le pas. Mais Piccard s'affiche surtout comme un environnementaliste convaincu. « Protéger l'environnement peut être excitant et profitable. On a désormais besoin de décisions et de courage. À tous les niveaux. »

Et de brandir, au passage, une plume d'aigle, offerte à son départ de New York. La symbolique de l'aigle est de faire le lien entre le monde matériel et le monde spirituel. Et au regard de l'aventure Solar Impulse, l'aigle du XXIe siècle semble avoir pris la forme d'un avion solaire aux capacités toujours plus fortes.

Bertrand Piccard : « Aujourd'hui, l'idée n'est plus de conquérir la Lune mais de trouver une bonne qualité de vie sur Terre. » (Photo AFP)

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