Sécheresse: comment Monaco adapte son fleurissement tout en économisant l'eau

La Principauté a pris à temps les dispositions nécessaires pour préserver en grande partie le fleurissement des espaces verts tout en tenant compte des restrictions sur l’usage de l’eau.

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Juliette Bisiaux Publié le 20/08/2022 à 13:45, mis à jour le 20/08/2022 à 13:05
Sébastien Botella

L’eau, sujet sensible en ces périodes de disette dues à la sécheresse. Sur la Côte d’Azur comme à Monaco, les ressources en eau sont bel et bien sous tension, d’où les messages de sensibilisation rappelés par Jean-Jacques Pinotti, chef de la Section Jardins de la Direction de l’Aménagement Urbain (DAU) : « l’État n’a pas émis d’arrêté mais depuis que le département français voisin a alerté sur la consommation d’eau, on demande aux entités qui en utilisent en quantité importante d’être attentives à leurs consommations. Au même titre que nous demandons à notre personnel de diminuer les apports d’eau manuels. »

En 2012, Monaco obtenait le label Espace Végétal Écologique (EVE). Une juste récompense pour plusieurs années d’efforts pour la DAU, laquelle utilise des méthodes de gestion innovantes depuis plusieurs années.

La Section Jardins a souhaité mettre en œuvre une lutte écologique avec l’emploi de fertilisants biologiques et l’abandon de l’utilisation de tout produit chimique. « Nous sommes dans une démarche “zéro phyto” depuis près de 20 ans. Dans les espaces naturels, parcs et jardins publics, nous n’utilisons plus aucun produit phytosanitaire. » Le technicien confie son astuce : les engrais chimiques ont été remplacés par de l’homéopathie et des huiles essentielles.

Une réduction de l’utilisation de l’eau

Aujourd’hui, l’accélération du changement climatique a conduit les autorités à prendre des dispositions pour réduire au maximum l’utilisation de l’eau. Une politique économe - qui diversifie ses ressources - est mise en place avec l’emploi, depuis 1990, d’un système d’arrosage centralisé.

Jean-Jacques Pinotti décode son fonctionnement : « Le système calcule tous les jours la quantité d’eau à apporter. Puis le poste central communique avec l’ensemble des jardins. Ainsi, on évite autant que faire se peut les approximations sur les quantités à utiliser. »

Une réduction de consommation qui passe avant tout par la gestion. La Société monégasque des Eaux reste le principal fournisseur, mais il est couplé à un système de récupération des eaux avec l’installation de cuves dans le Jardin de la Villa Paloma ou sous les allées de circulation de la roseraie Princesse Grace.

La régulation passe aussi par le choix des plants, désormais moins gourmands en eau. « Tous les massifs sont paillés depuis quelques années pour retenir l’eau. À Monaco, il est rare de voir des espaces de jardin avec la terre nue. »

Le paillage, à base d’écorces de pins et de déchets végétaux broyés, limite l’évapotranspiration du sol et ainsi les besoins en eau. Ce système sert aussi à la vie du sol composé de micro-organismes.

« Il va falloir s’adapter »

Pourtant la floraison demeure très correcte malgré la suppression, depuis deux ans, du fleurissement automnal. La DAU n’effectue plus que trois plantations par an et compense avec un mélange de plantes aux cycles différents pour échelonner les éclosions. « Avec des variétés plus durables, on garde toujours des espaces verts agréables à l’œil sur le plan esthétique, et qui remplissent leurs fonctions de climatiseurs en évaporant l’eau », rassure Jean-Jacques Pinotti.

Le chef de la Section Jardins de la DAU reste malgré tout inquiet de l’avenir incertain qui nous guette. « Je pense qu’on n’a pas fini de devoir subir les variations de fréquence de l’eau. On en aura toujours, mais sûrement pas au moment où on en aura besoin. Parfois l’eau sera en quantité trop importante et parfois insuffisante. Des ajustements seront de rigueur également au niveau des végétaux, « il va falloir s’adapter, choisir des végétaux plus résistants au changement climatique. »

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