"Ramener la nature en ville". Pour lutter contre le réchauffement climatique, la Principauté mise tout sur les arbres

Avec deux degrés en plus en moyenne constatée depuis les années soixante, Monaco doit d’ores et déjà prévoir un urbanisme organisé autour d’une végétalisation plus grande.

Joëlle Deviras jdeviras@nicematin.fr Publié le 29/07/2020 à 17:03, mis à jour le 29/07/2020 à 17:07
Une vingtaine de capteurs thermiques ont été installés lundi et hier. Photo Sébastien Botella

Les mesures de température sont prises depuis 1911 au Musée océanographique et depuis 1966 au Jardin exotique. Et les résultats sont ici comme partout en France: "Il fait une moyenne de deux degrés en plus dans les villes et l’évolution de la courbe s’accentue à la hausse, surtout sur les pics de chaleur en été."

Lundi et mardi, Alexandre Colin, directeur de Colin et Poli paysages, installait, avec sa petite équipe tout droit venue de Bordeaux, une vingtaine de capteurs thermiques à travers la ville.

La mission, confiée par le gouvernement monégasque, est de cartographier les points de température pour évaluer notamment les îlots de chaleurs.

Et Patrick Rolland, adjoint au directeur de l’Environnement, de savoir déjà quelle sera la prochaine étape: "Une fois identifiés les endroits les plus chauds, il s’agira de réintroduire la nature en ville. Car les végétaux apparaissent être le moyen le plus efficace de lutter contre la chaleur."

Au Square Gastaud, un capteur est installé dans un arbuste. Photo Michael Alesi/Dir.Com..

"D’ici 2050, la canicule de 2003 sera quasiment la norme"

Des capteurs connectés vont mesurer les températures et le taux d’humidité durant deux mois. Ils seront placés notamment dans les végétaux. Parallèlement, des évaluations par infrarouges sont réalisées.

L’étude s‘inscrit dans un "plan climat" comme de nombreuses villes françaises et nombreux territoires le font également en vue d’adapter les villes à l’inexorable changement climatique.

Car il faut bien comprendre: "D’ici 2050, la canicule de 2003 sera quasiment la norme. On atteint régulièrement des seuils type 2003 mais les épisodes sont courts." Alexandre Colin est à la tête de Colin et Poli paysages depuis sept ans et constate un boom de son activité depuis deux ans.

Parce que les villes et métropoles se préparent au changement climatique et savent que cela passe par un changement de l’Urbanisme.

"La première des solutions est de ramener la nature en ville. C’est l’option la plus économique et la plus directe. Les arbres apportent de l’ombre et une “évapo-transpiration”. Il faut également travailler sur les matériaux puisqu’un revêtement en goudron par exemple est de 20 degrés plus chaud qu’un sol en brique ou de couleur blanche. De plus, les classiques enrobés gris foncé des routes captent la chaleur, la stockent et la libèrent la nuit, empêchant ainsi la ville de se rafraîchir."

Les arbres seront donc un des moyens efficaces de lutter contre le réchauffement.

Victor Pichaud, ingénieur environnement pour le bureau d’études E6 consulting, fait des mesures infrarouges. Photo Sébastien Botella.

Les vertus du confinement

La chaleur n’est pas une pollution en soi. Mais elle est parfois assez suffocante pour être un ennemi en période estivale. Victor Pichaud, ingénieur environnement, est toujours surpris de constater les différences de températures selon les revêtements de sol. "À cet instant, ce sont +16 degrés entre l’asphalte de la voie pour véhicules et le revêtement piétonnier du square!"

Si lutter contre la chaleur est un des enjeux du XXIe siècle, les autres formes de pollution seront également à combattre. Pendant le confinement par exemple, Monaco a réduit sa pollution issue du trafic automobile de 70% et le bruit de 5 à 8 décibels, soit une pollution sonore ressentie six fois moins importante…

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