Icare rêvait de voler. Paolo, lui, rêve d'une Principauté 100 % biologique. Et le chef du Monte-Carlo Beach a fait un pas de plus dans sa quête en lançant, hier soir, la « Route du Goût » à Monaco. Un événement protéiforme jusqu'à dimanche pour parler bio, manger bio et vivre bio. Depuis qu'il a certifié biologique son restaurant en 2013, le chef italien, qui se dit lui-même « atypique » en a fait son leitmotiv.
« Ce n'est pas une mode » s'emporte-il. « À moins qu'on dise que la mode avant était de manger des produits pleins de pesticides. Le biologique, c'est ce qu'il y avait à l'origine avant que les produits ne soient transformés. Le vrai luxe à Monaco aujourd'hui, il me semble, c'est de cueillir des légumes à six heures du matin qui sont servis à midi au restaurant », confie celui qui travaille 350 ingrédients bio et 150 tonnes de légumes en six mois pour nourrir les quatre cartes de ses restaurants.
Un potager posé sur l'eau
L'an dernier, la « Route du Goût » - avec un bateau comme point d'ancrage - avait sillonné la région à la rencontre des producteurs authentiques. Cette année, elle s'établit en Principauté. Première étape, ce matin, avec les lycéens et l'ouverture d'un marché des saveurs sur le quai Antoine-1er (lire ci-contre). En parallèle, un potager bio a été installé sur le port pour les quatre jours. Irrigué par l'eau pompée et filtrée de la mer. Et alimenté à l'énergie solaire qui permettra aux chefs de proposer des sessions de live cooking. Dimanche matin, entre dix heures et midi, le public est également invité à venir cueillir les produits et faire son marché avant le démontage de l'installation éphémère.
Avec son association, Bio Chef Global Spirit, Paolo Sari entend porter cette cause. « Ces trente dernières années les gens ont quitté la campagne pour les villes avec des alternatives nutritives peu adaptées à notre santé et notre vision de la gastronomie. La Terre a besoin de changer, sinon la prochaine génération ne pourra profiter de rien ».
Dans cette optique, ce soir, un partenariat doit être signé avec la Fondation Albert II au cours d'un gala au Monte-Carlo Country Club.
Enfin, cette « Route du Goût » aura également une portée humanitaire. Pour permettre de financer, via l'association Ecole de Félix à Madagascar, une école hôtelière - qui portera le nom de Paolo Sari - où seront formés, peut-être, les bio chefs de demain.
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