On sait pourquoi les eaux de baignade sont plus propres que la moyenne à Monaco

Depuis plus de vingt ans, les eaux usées de Monaco sont traitées avant d’être évacuées en mer. Résultat : au niveau bactériologique et physico-chimique, la baignade est sans danger sanitaire

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Joëlle DEVIRAS Publié le 30/08/2019 à 09:57, mis à jour le 30/08/2019 à 09:57
La qualité de l’eau : une préoccupation permanente pour les autorités et les touristes. Photo Dylan Meiffret

Des eaux de baignade propres et sans aucun danger sanitaire. Comment est-ce possible quasiment tous les étés, alors que la population croît soudainement sur le bord de mer, que le chantier de l’extension en mer poursuit ses travaux pharaoniques, que les bateaux de croisières vont et viennent amarrés au port ou au mouillage à quelques centaines de mètres de la bande littorale, que la seule chaleur est propice au développement des bactéries et autres microbes?

"L’usine de traitement des eaux usées existe depuis très longtemps. Ça fait trente ans que l’État consigne des données. On comprend qu’à partir du moment où on a un traitement de tous les rejets des eaux usées, le risque sur les baignades est très faible. Or, Monaco est parti du principe qu’il fallait avoir une usine pour ne pas polluer la Méditerranée et son littoral", explique Valérie Davenet, directeur de l’Environnement.

"L’eau des émissaires est nettoyée à 97%"

À la tête de la Société Monégasque des Eaux, Manuel Nardi souligne: "L’eau qui sort des émissaires est nettoyée à 97%. C’est au-delà des normes européennes."

Seule difficulté : quand la pluie tombe soudainement et violemment. "Quand tombe un gros orage, tout le monde peut constater que la mer change rapidement de couleur, explique le directeur général de la SM Eaux. Les débits d’eau sont alors énormes et le traitement des eaux ne peut pas se faire entièrement. Il ne faut pas oublier que nous gérons 100% des eaux de Monaco et de Beausoleil, 30% de Cap-d’Ail et 30% de La Turbie."

Si la mer est propre, c’est également parce que le système de traitement a été modernisé. D’abord en 2007, puis en 2015. "Nous nous sommes alors engagés à faire un gros chantier de 32 millions d’euros sur deux niveaux supplémentaires au Triton ; ce qui nous permet de traiter davantage de pollutions. Et de passer de 100.000 à 130.000 en équivalent habitants, pour tenir compte de l’évolution à Beausoleil et des divers programmes immobiliers à Monaco également."

Pas d’impact des bateaux de croisière

Tous les lundis matin, du 1er mai au 30 septembre, les prélèvements sont effectués au niveau de tous les sites de baignade - Larvotto, solarium, Méridien, Monte-Carlo Bay et plage des Pêcheurs - pour analyser la bactériologie et la qualité physico-chimique de l’eau.

"Ces prélèvements hebdomadaires sont réglementaires", note Valérie Davenet. Ils indiquent que les eaux de baignade sont toutes de bonne qualité, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de germes fécaux notamment. Ces germes viennent en général, dans les communes voisines, des vallons et des villas. À Monaco toutes les eaux usées étant collectées et traitées, l’eau reste propre."

Mais quid des bateaux dont les eaux grises et noires ne passent pas par les bassins de dépollution de la SM Eaux? "Nous n’avons jamais eu un impact de l’activité des bateaux sur les eaux de baignade, affirme Valérie Davenet.

De même les travaux de l’extension en mer n’ont, semble-t-il, pas de conséquences. Du moins en termes de bactériologie et de paramètres physico-chimiques. "Depuis le début du chantier, nous prélevons toute l’année. Nous n’avons eu aucune alerte."

Alors certes, ces éléments analysés n’ont rien à voir avec la présence ponctuelle de macrodéchets et les pollutions plastiques particulièrement présentes en Méditerranée.

"Visuellement, ce n’est pas très agréable", convient Valérie Davenet. Mais ce n’est pas dangereux pour les baigneurs d’un point de vue sanitaire…

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Monaco-Matin

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