Les fondations du monde entier se réunissent à Monaco pour sauver les océans

La Fondation Albert II de Monaco a inauguré ce mercredi le 3e Dialogue des fondations à l’occasion de la Décennie de l‘océan. Un cadre commun qui a pour objectif de mettre la science au centre des discussions.

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Yannis DAKIK Publié le 15/06/2023 à 09:52, mis à jour le 15/06/2023 à 10:42
De gauche à droite : la princesse Hala bint Khaled bin Sultan Al-Saud d’Arabie Saoudite, le Prince Albert II, la princesse Lalla Hasnaa du Maroc et Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. Photo Jean-François Ottonello

Le défi est considérable. Et double. Tout d’abord parce qu’il s’agit de "conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable". C’est-à-dire tout un tas d’actions qui visent à rendre aux océans leur splendeur d’autrefois. Mais aussi parce que ce défi doit être réalisé collectivement. La communauté scientifique, les gouvernements, la société civile, tous doivent œuvrer ensemble et dans une seule et même direction. Voici, en quelques mots, l’un des nombreux objectifs de la Décennie de l’océan, proclamée par les Nations Unies en 2021. Et le travail est colossal.

Après Copenhague (Danemark) et la Velux fondation en 2021 puis Sidi Bouknadel (Maroc) l’an passé avec la Fondation Mohammed VI, c’est cette année au tour de Monaco et de la Fondation Prince Albert II d’accueillir le Dialogue des fondations. Un rendez-vous tenu chaque année pour favoriser l’échange entre les fondations philanthropiques autour des sciences océaniques.

Et pour cette 3e édition, le prince Albert II ainsi qu’Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, la princesse Lalla Hasnaa du Maroc et la princesse Hala bint Khaled bin Sultan Al-Saud d’Arabie Saoudite ont ouvert ce mercredi le dialogue, dont voici quelques extraits.

Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco

"Nous sommes réunis dans un cadre exceptionnel. Cadre qui nous oblige, par sa beauté, par sa profondeur historique, par la vie qu’elle porte, à nous rappeler la place de l’Océan dans nos vies. Quel paradoxe de voir cette place centrale dans nos vies et pourtant l’Océan demeure un grand inconnu. Et parfois, mais pas ici en Principauté, un grand oublié de la mobilisation pour le climat et la biodiversité. Il nous faut apprendre à mieux connaître la Mer et c’est tout l’enjeu de cette décennie des sciences océaniques [...] L’Océan survivra sans nous mais nous ne survivrons pas sans lui. Si nous voulons que l’Océan reste ce que nous connaissons aujourd’hui, nous devons agir et nous devons agir sur la base des sciences. Un exemple où la science a aidé à prendre de bonnes décisions c’est en Australie. Où après des mois de discussions scientifiques fructueuses entre experts à l’Unesco et en Australie, nous avons ‘‘charté’’ un passeport de protection de la grande barrière de corail."

Le prince Albert II de Monaco

"La préservation de notre planète est basée sur quatre piliers. Le premier est la science, sans laquelle rien ne serait possible. Sans laquelle nous ne pourrions comprendre les phénomènes à l’œuvre ni identifier les solutions nécessaires.

Il y a ensuite les organisations politiques, nationales et internationales. Elles doivent renforcer les lois et régulations qui nous permettront de réconcilier l’activité humaine avec la conservation de la nature.

Il y a aussi les entreprises, dont le rôle vital est en train de devenir de plus en plus apparent. Parce qu’elles détiennent les principales innovations technologiques et nous devons résoudre les questions en jeu. Parce qu’elles sont capables de changer les habitudes des consommateurs. Et parce qu’elles ont les ressources que les états, bien souvent, n’ont plus...

Enfin, nous avons la société civile, les ONG dont l’action est de plus en plus nécessaire, qu’ils réalisent des entreprises de conservation sur le terrain ou qu’ils jouent un rôle politique dans la sensibilisation. Ces quatre piliers représentent généralement des motifs d’espoirs pour résoudre les challenges majeurs que nous avons devant nous."

La princesse Lalla Hasnaa du Maroc

"Le Maroc a accueilli la 2e édition du Dialogue des fondations et j’ai beaucoup de plaisir à contempler la continuité qui lie nos deux côtes, Nord et Sud. Je vois la mer comme une source d’unité plutôt que de séparation. [...] Nous devons agir résolument et rapidement pour protéger nos côtes atlantiques et indiennes de la montée des eaux et de la pollution. Je dis cela pour l’Afrique, mon continent."

"Je me tiens devant vous au nom de Living Oceans Foundation, une fondation que mon père a créée il y a 20 ans pour protéger, préserver et restaurer la santé de nos océans. Nous avons fait de grands progrès depuis mais nous avons toujours su que nous ne pouvions travailler seuls pour accomplir cette noble mission. C’est la raison pour laquelle je veux exprimer ma sincère gratitude au prince Albert II et sa fondation [...] pour réunir nos forces et poursuivre la conservation des océans."

Lina Hansson, coordinatrice des initiatives de la Fondation Albert II Photo Jean-François Ottonello.

Lina Hansson, coordinatrice des initiatives de la Fondation Albert II: "Pour prendre des décisions et réfléchir ensemble, nous avons besoin de la science"

Que va-t-il se passer au cours de ces trois jours?

Nous réunissons les fondations pour voir comment on peut travailler ensemble, comment on peut trouver des synergies entre nos différentes actions pour soutenir cette décennie qui s’achève en 2030.

Quel est le but de cette Décennie de l’océan?

C’est la co-création. On essaie de faire de la science ensemble. Tous les acteurs sont nécessaires : les scientifiques, les ONG, les gouvernements, les entreprises et aussi les fondations. La philanthropie va soutenir cette recherche qui est nécessaire pour sortir de la recherche pure et dure pour avoir un impact sur l’environnement.

C’est donc centré sur l’Océan?

Absolument. Cette Décennie est un mouvement pour réaliser à quel point la santé de nos océans est importante pour nous tous. Pour prendre des décisions et réfléchir ensemble, nous avons besoin de la science. Elle doit nourrir toutes décisions politiques donc c’est important de travailler tous en lien sur ce sujet.

Ce travail se fait grâce à des journées comme celles-ci?

Cette réunion en personne est importante. Nous avons une trentaine de fondations, c’est un peu plus que l’an passé. C’est là qu’on arrive à voir ce qu’on peut faire pour soutenir les actions de cette décennie.

Est-ce que vous auriez des exemples de projets menés dans le cadre de cette Décennie de l’océan?

Certaines fondations ont travaillé sur une founders’ collaborative qui est un pot commun pour financer des actions. Il y a dix actions, qu’on appelle les Ocean challenges et elles concernent la pollution marine, le changement climatique. L’idée est de se mettre tous ensemble pour financer ces programmes parce que le financement manque cruellement pour la recherche de la conservation de l’Océan.

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