Comment s'organise la vie à bord de l'Agulhas II ?
Le 3 octobre, au départ de Cape Town, une douzaine de personnes embarquaient à bord de l’Agulhas II, armé par 44 membres d’équipage. Au plus fort de l’exploration, une centaine de passagers cohabiteront sur le navire sud-africain.
Aux scientifiques de tous horizons se mêlent pléthore de professions : plongeurs, auteurs, communicants, photographes naturistes, équipes de production et de télévision mais aussi… une trentaine de jeunes étudiants de l’école embarquée, elle aussi à forte consonance internationale.
"Ils viennent d’Amérique du Nord et du Sud, de Chine, d’Europe, de Maurice et des Seychelles et auront des cours dispensés par trois enseignants-chercheurs de Sorbonne Université, relate Gilles Bessero, directeur de la société des Explorations de Monaco. Ils vont s’appuyer sur les travaux scientifiques pour apprendre à manipuler l’équipement océanographique et exploiter les données, les traiter et en tirer la substantifique moelle."
Deux artistes en résidence
Parmi les voyageurs, Rémi Leroy et Élise Rigot, sélectionnés après un appel à résidence d’artistes, useront de leur créativité, sensibilité et imagination pour dépeindre ce projet d’envergure et cette aventure humaine. Avec deux visions et univers aux antipodes. Le premier, avec ses récits illustrés, « croquera » les tranches de vie à bord et guidera le public vers d’autres manières d’interagir avec l’environnement. La seconde, plus conceptuelle, contera les histoires du banc de Saya de Malha grâce aux technologies 3D, au son et aux podcasts.
Peu d’intimité au coucher
Autant de monde évoluant dans un espace contraint, cela nécessite de fait une bonne entente générale, des exercices de sécurité à chaque appareillage et une logistique millimétrée.
Pour les repas, deux chefs assurent deux services à des horaires bien précis que chacun est tenu de respecter. Le premier concerne les cabines avec des numéros pairs, le second pour les impairs. "Nous sommes très bien nourris, avance Gilles Bessero. L’autre jour, ils ont cuisiné une bouillabaisse. Sinon la spécialité africaine, c’est viande à tous les repas, sauf pour les végétariens."
Peu d’intimité, en revanche, au moment du coucher puisque la majorité des cabines sont aménagées pour 2 à 4 personnes. "On a réservé les rares cabines individuelles aux scientifiques un peu plus chenus", sourit-il.
Pas d’alcool à bord
Excepté, bien sûr, la présence indispensable de laboratoires pour les travaux scientifiques, le navire dispose aussi d’un centre d’affaires, d’un auditorium de 100 places, d’une bibliothèque, d’une salle de sport et de deux… bars, ouverts seulement deux heures dans la journée. "On a opté pour un bateau sec, c’est-à-dire sans alcool à bord. Aussi bien pour l’équipage que les passagers. À côté des bars, il y a deux salons attenants pour permettre de discuter et d’échanger."
Un objectif commun
Une aventure humaine internationale, des forces diverses et variées, portées par un dessein commun : "Collecter et acquérir de meilleures connaissances afin d’engager des actions qui, au moment opportun, seront portées par le prince Albert II en vue d’une meilleure protection de cette partie de l’Océan indien occidental, en particulier la Saya de Malha."
L’île dite "invisible" ne le sera plus très longtemps quand ces travaux de recherche seront présentés à la communauté internationale et au plus grand nombre.
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